Le samedi 7 décembre 2024 à 13:12 - MAJ samedi 7 décembre 2024 à 13:23
Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a annoncé ce samedi 7 décembre la mise en examen de 22 personnes pour des faits d'"assassinat en bande organisée", "tentative d'assassinat en bande organisée" et "vol en bande organisée". Parmi elles, 16 ont été placées en détention provisoire et six autres sous contrôle judiciaire.
Ces mises en examen font suite à l'assassinat, le 26 août dernier, d'un collaborateur du rappeur SCH, pris pour cible par des tirs de Kalachnikov à La Grande-Motte (Hérault). Les faits se sont produits alors que l'artiste venait de se produire dans une boîte de nuit et s'apprêtait à repartir. L'un des véhicules transportant des membres de son équipe a alors été criblé de balles, causant la mort d'un de ses collaborateurs et blessant un autre. Le rappeur SCH, âgé de 31 ans, ne se trouvait pas à bord de ce véhicule. "En raison d'événements fortuits", a précisé Nicolas Bessone, il avait emprunté un autre véhicule, alors qu'il aurait dû initialement se trouver dans celui pris pour cible après sa prestation dans la boîte de nuit La Dune.
SCH faisait l'objet de «menaces de mort»
Les interpellations ont eu lieu lundi matin à la suite d'une vaste opération menée conjointement par les agents de la police judiciaire de Marseille et les gendarmes de la section de recherche de Montpellier. Ce coup de filet s'inscrit dans un contexte de luttes d'influence sur les établissements de nuit de la région de Montpellier, où la DZ Mafia tenterait de renforcer son contrôle.
Le procureur Nicolas Bessone a également fait état des pressions exercées sur le rappeur SCH par des clans criminels marseillais. Selon lui, l'artiste aurait été la cible de tentatives d'extorsion et avait refusé de se plier à leurs exigences. "Il faisait, au regard de sa résistance, d’après ce qu’il nous a dit, depuis quatre mois, l’objet de menaces de mort, qui l’avaient contraint à changer ses habitudes de vie", a précisé le magistrat. Ces menaces auraient amené le rappeur à adapter ses déplacements et à renforcer ses mesures de sécurité personnelle.
Le rappeur SCH "exprimait faire l'objet de tentative d'extorsion de clans criminels et de menaces de mort" pic.twitter.com/t8jwg7jGhM
— BFMTV (@BFMTV) December 7, 2024
En lien avec des faits d'extorsion et tentative d'assassinat
L'enquête a révélé que ce meurtre serait lié à une autre affaire criminelle, portant sur des faits d'extorsion et de tentative d'assassinat en bande organisée. Cette procédure concerne également la destruction par incendie volontaire d'un restaurant Subway et l'extorsion d'une boîte de nuit marseillaise, Le First, appartenant à la même personne. Le patron "devait céder Le First" et "verser un montant de 300 000 euros" contre une protection de la DZ Mafia qui exigeait, en outre, que "le propriétaire passe par le bookeur" de l’organisation criminelle afin de touche une commission "pour faire venir un artiste". Dans ce dossier, 28 personnes ont été interpellées, 22 ont été mises en examen, 15 ont été incarcérées et sept placées sous contrôle judiciaire.