Le samedi 2 août 2025 à 19:50
Une infirmière de 26 ans exerçant dans le service de réanimation néonatale de l’hôpital de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été mise en examen samedi 2 août pour "agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans" et "captation d’images à caractère pédopornographiques", a annoncé le parquet de Bobigny.
Le parquet précise que la jeune femme s’est rendue mercredi soir au commissariat de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour dénoncer des faits qu’elle aurait commis. Elle a notamment mis en cause un homme âgé de 28 ans, présenté comme son conjoint, avec lequel elle a entretenu une relation. Celui-ci a également été mis en examen, notamment pour "complicité d’agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans" et "faits d’agressions sexuelles par instigation", indique le parquet.
Une information judiciaire a été ouverte pour plusieurs chefs : agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, complicité par instigation d’agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, enregistrement, détention et diffusion d’images à caractère pédopornographiques.
Les deux suspects ont été placés sous contrôle judiciaire. Le parquet avait requis leur placement en détention provisoire. Dans le cadre de leur contrôle judiciaire, ils ont interdiction d’entrer en contact l’un avec l’autre, de se rendre en Seine-Saint-Denis, et d’exercer toute profession en lien avec des mineurs.
«Un scandale dans un hôpital du 93»
L’enquête a débuté à la suite de la diffusion de plusieurs vidéos sur la plateforme TikTok, dans lesquelles un homme, s’exprimant face caméra, évoquait "un scandale dans un hôpital du 93". Dans l’une de ces vidéos visionnée plus de 1,4 million de fois, il affirmait que "deux personnes qui travaillent avec les nourrissons (...) s'amusent à maltraiter des enfants noirs", ajoutant que cela se faisait de manière sexuelle, et assurant qu'"il est temps maintenant qu'on se déplace pour faire la justice de la rue".
Le parquet a toutefois précisé que "le caractère racial qui aurait présidé au choix des nourrissons agressés n’est corroboré par aucun élément de l’enquête" et a ajouté qu'"il n'y a aucun caractère racial dans le passage à l'acte, l'un des enfants est blanc, l'autre noir".
Jusqu’à présent, deux nourrissons ont été identifiés comme victimes à partir de l’exploitation des images.
«Une grave dérive personnelle que l'hôpital condamne fermement»
Dans un communiqué diffusé vendredi, la direction du groupement hospitalier de territoire Grand Paris Nord-Est a indiqué que "cette infirmière exerçait exclusivement dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital de Montreuil", un service destiné à la prise en charge des bébés prématurés, et "ne travaillait pas à la maternité". L’établissement précise que "les agissements de cette infirmière, s'ils sont confirmés par l'enquête de police actuellement en cours, sont une grave dérive personnelle que l'hôpital condamne fermement. Ils ne sont en aucun cas une pratique collective de service". La professionnelle a été suspendue à titre conservatoire.
La diffusion de ces vidéos et les premières révélations ont rapidement suscité une forte émotion. "Des mamans inquiètes appelaient l'établissement alors qu'elles y avaient parfois accouché il y a un an", a rapporté la direction du GHT GPNE à l'AFP.