Le dimanche 18 mai 2025 à 16:23
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé ce dimanche dans Le JDD la construction d’une prison de haute sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane), dont l’ouverture est prévue à l’horizon 2028.
Cet établissement pénitentiaire comptera 500 places, dont un quartier spécifique de 60 cellules destiné à accueillir les narcotrafiquants les plus dangereux, ainsi qu’un second secteur de 15 places réservé aux détenus radicalisés, notamment islamistes et fichés S. Il s’agira de la troisième prison de haute sécurité du pays.
"J'ai décidé d’implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict, et un objectif : mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic", a détaillé Gérald Darmanin. Il a précisé : "Nous voulons que cette prison serve à éloigner durablement les têtes de réseau du narcotrafic. Ils ne pourront plus avoir aucun contact avec leurs filières criminelles".
Sur son compte X, le ministre a également confirmé que "15 places de prison spécifiques pour les islamistes et radicalisés seront également créées en Guyane dans la même prison".
«Frapper la criminalité organisée à tous les niveaux»
Le Journal du Dimanche précise que le préfet s’apprête à signer le permis de construire pour un chantier estimé à 400 millions d’euros. "Ma stratégie est simple : frapper la criminalité organisée à tous les niveaux", affirme le garde des Sceaux. "Ici, au début du chemin de la drogue. En métropole, en neutralisant les têtes de réseau. Et jusqu’aux consommateurs. Cette prison sera un verrou dans la guerre contre le narcotrafic".
Le choix de Saint-Laurent-du-Maroni n’est pas anodin. Cette ville fut, entre 1850 et 1938, l’ancien port d’entrée du bagne. Le département, considéré comme le plus criminogène de France rapporté à sa population, a enregistré un taux d’homicide de 20,6 pour 100 000 habitants en 2023, contre une moyenne nationale de 1,5.
En janvier dernier, Gérald Darmanin avait déjà exprimé son intention d’isoler les "cent plus gros narcotrafiquants" dans un établissement de haute sécurité, vidé au préalable de ses détenus pour empêcher ces individus de poursuivre leurs activités criminelles depuis leur cellule.