Nice : Trois policiers condamnés pour des injures racistes lors d'une interpellation

Trois policiers niçois ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour des injures racistes et des violences psychologiques commises lors d'une interpellation en 2023 dans le quartier des Moulins, à Nice. Deux autres fonctionnaires ont été relaxés.
Nice : Trois policiers condamnés pour des injures racistes lors d'une interpellation
Le tribunal judiciaire de Nice. (Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 11 novembre 2025 à 18:32

Trois policiers ont été condamnés ce lundi 10 novembre à Nice (Alpes-Maritimes) à douze mois de prison avec sursis et six mois d'interdiction d'exercer leurs fonctions pour des injures racistes et des violences psychologiques commises à l'égard de deux jeunes Tunisiens lors d'une interpellation. Deux autres policiers, également jugés par le tribunal correctionnel, ont été relaxés.

Les faits remontent au 22 juillet, dans le quartier des Moulins, à Nice. Ce jour-là, cinq fonctionnaires interpellent deux jeunes hommes soupçonnés de trafic de stupéfiants. Les suspects sont embarqués dans une fourgonnette de police. L'un d'eux, un Tunisien de 18 ans, déclenche discrètement le dictaphone de son téléphone. Pendant plus d'une demi-heure, l'enregistrement capte insultes racistes, moqueries, cris et bruits évoquant des violences. À leur arrivée au commissariat, l'enregistrement est découvert par un enquêteur et transmis à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Le parquet avait requis entre douze et dix-huit mois de prison avec sursis ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer pour les cinq policiers jugés. Le tribunal a finalement retenu les faits de violences psychologiques mais pas ceux de violences physiques. Selon le certificat médical, les ecchymoses observées sur le jeune homme pouvaient provenir d'une chute au moment de son arrestation ou d'automutilations pendant sa garde à vue, qu'il a reconnues.

«Une mauvaise blague»

Le jeune homme avait également accusé les policiers d'avoir arraché des pages d'un coran qu'il transportait, pour en faire des boulettes et les lui mettre dans la bouche. Les trois fonctionnaires qui se trouvaient à l'arrière de la fourgonnette ont affirmé qu'il s'agissait d'un carnet trouvé dans une poubelle et qu'ils avaient voulu faire "une mauvaise blague".

Les deux policiers placés à l'avant du véhicule, qui ont assuré ne pas avoir eu conscience des agissements de leurs collègues, ont été relaxés. Les trois condamnés, âgés de 30, 32 et 41 ans, devront payer chacun une amende de 500 euros et verser solidairement 1000 euros de dommages au jeune homme, un euro symbolique à la Ligue des droits de l'Homme et à la LICRA, ainsi que 800 euros de frais de justice aux parties civiles. Suspendus depuis les faits, ils devront se soumettre à une procédure administrative avant toute éventuelle réintégration.

Plusieurs policiers étaient présents dans la salle pour soutenir leurs collègues. La deuxième personne interpellée ne s'est pas constituée partie civile.