Le samedi 1 avril 2023 à 01:22
Deux boulangers ont été jugés par la cour d'assises de Paris pour la mort d'un cambrioleur en 2017. Vendredi soir, un acquittement et une peine de 15 mois de prison avec sursis ont été prononcés en faveur des deux frères, Thibault et Geoffroy Tordeux. Le parquet avait requis des peines de deux et cinq ans de prison, assorties en grande partie d'un sursis.
La cour a reconnu l'état de légitime défense pour Thibault Tordeux, 34 ans, qui avait porté les coups de couteau mortels au cambrioleur. Cependant, son frère cadet Geoffroy, 33 ans, n'a pas été reconnu en état de légitime défense, car il avait frappé la victime alors qu'elle agonisait sur un trottoir. Les deux frères étaient poursuivis pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et encouraient chacun quinze ans de réclusion.
Les faits se sont produits le 6 mai 2017, vers 03h30 du matin, lorsque les frères Tordeux - Thibault étant boulanger et Geoffroy pâtissier - ont surpris un cambrioleur en train de tenter d'ouvrir leur tiroir-caisse après avoir forcé la porte de leur boutique. Thibault a asséné au moins six coups de couteau, "à l'aveugle", au cambrioleur non armé, qui tentait de s'échapper en se cachant derrière un rideau. Geoffroy a poursuivi le voleur dans la rue et lui a porté des coups alors qu'il était à terre, agonisant sur le trottoir à une vingtaine de mètres de la boulangerie.
«Ni moi ni mon frère n'avions l'intention de tuer cet homme»
Durant le procès, Geoffroy a déclaré : "Ni moi ni mon frère n'avions l'intention de tuer cet homme". Thibault a ajouté qu'il pensait que la victime, un homme de 40 ans, toxicomane et connu pour des faits de cambriolage et tentative de cambriolage sans violence, était une personne qui n'avait "jamais eu de chance dans la vie" et à qui il aurait dû "tendre la main".
L'avocat général a souligné lors de ses réquisitions que la vie de la victime, Hans Montel, "valait et valait celle de n'importe quel homme". Les avocats de la défense, Mes Xavier Nogueras et Martin Desrues, avaient plaidé l'acquittement, tandis que l'avocat de la partie civile, Me Gaël Zouaoui, avait demandé à la cour de "respecter la victime".