Le vendredi 26 mai 2023 à 17:07 - MAJ lundi 29 mai 2023 à 20:35
Une affaire de trafic de drogue en milieu carcéral vient d'être jugée par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Un détenu de la maison centrale de Poissy et une ancienne surveillante pénitentiaire, impliquée dans un réseau de trafic de drogue et une relation amoureuse avec le détenu, ont été condamnés ce mercredi explique Le Parisien. L'homme a écopé d'une peine de deux ans de prison ferme tandis que l'ex-surveillante a été condamné à un an de prison avec sursis.
L'histoire a débuté le 20 mai 2023, lorsque la jeune femme de 26 ans, a été interpellée lors d'un contrôle routier à Aubervilliers. Dans sa voiture, les forces de l'ordre ont découvert trois plaquettes de 100 grammes de résine de cannabis, après avoir été attirés par l'odeur émanant du véhicule. Par la suite, lors d'une perquisition à son domicile, deux autres blocs de drogue et 950 euros en liquide ont été saisis.
La jeune femme a travaillé en tant que surveillante pénitentiaire à la maison centrale de Poissy entre 2020 et 2022. C'est là qu'elle a rencontré le détenu en question, un homme d'origine géorgienne incarcéré pour vol avec violence. Selon les premières déclarations de la jeune femme, elle aurait accepté de garder un colis pour le compte de ce détenu.
«Petite relation amoureuse»
Elle a par la suite déclaré être entrée dans une "petite relation amoureuse" avec le détenu. La jeune femme aurait agi sous la contrainte, sous l'emprise psychologique de cet homme, et aurait été chargée de photographier la drogue pour que le détenu puisse en faire la publicité sur les réseaux sociaux. Elle aurait également joué un rôle dans le "call center de la drogue" géré par le détenu depuis la prison. En outre, la surveillante aurait également reçu de petites sommes d'argent de la part de cet homme.
Durant le procès, le détenu a avoué ses faits et a affirmé que c'était la surveillante qui avait fait le premier pas pour obtenir ses faveurs. L'avocate du détenu, Me Héloïse Dujardin, a soutenu que le trafic n'avait pas vraiment d'ampleur au-delà du contexte atypique des faits.
Le procureur, évoquant "une grave atteinte à l’ordre public", avait requis une peine de quatre ans de prison pour le détenu et deux ans pour la surveillante. Le tribunal a jugé que cette femme n'avait subi aucune contrainte ou pression et qu'elle s'était associée au détenu en toute conscience des actes commis.