Le lundi 24 juillet 2023 à 21:49 - MAJ mardi 25 juillet 2023 à 00:07
Un policier marseillais de 35 ans, soupçonné d'être impliqué dans la violente agression d'un jeune homme de 21 ans lors des émeutes de début juillet, reste en détention provisoire jusqu'au 3 août prochain. L'appel formé par ce fonctionnaire de la brigade anti-criminalité (BAC) sera examiné à cette date, selon un communiqué publié par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ce lundi.
Cette annonce inhabituelle a été faite par le premier président de la cour, Renaud Le Breton de Vannoise, et la procureure générale, Marie-Suzanne Le Quéau, en réponse à la polémique suscitée par les propos du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, dans une interview ce dimanche.
«Il appartient à l'autorité judiciaire seule de qualifier les faits»
Dans ce communiqué, le premier président de la cour et la procureure générale affirment qu'"il appartient à l'autorité judiciaire seule de qualifier les faits et de conduire les investigations utiles à la manifestation de la vérité, et ce en toute impartialité et à l'abri des pressions". Ils soulignent également qu'"dans un État de droit, la contestation d'une décision de justice ne se conçoit qu'à travers l'exercice des voies de recours". Des propos qui semblent être une réponse à Frédéric Veaux, qui a déclaré dimanche qu'"avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison".
Le président du tribunal judiciaire de Marseille s'est également exprimé sur cette affaire, appelant à "la mesure afin que l'institution judiciaire puisse poursuivre les investigations indispensables à l’enquête à l’abri des pressions et en toute impartialité".
Quatre policiers de la BAC ont été mis en examen à Marseille dans l'enquête sur la violente agression d'un jeune homme de 21 ans, durant les émeutes début juillet dans la cité phocéenne. L'un d'eux a été placé en détention provisoire. Cette incarcération a provoqué une vague de grogne dans les rangs policiers et notamment des centaines d'arrêts de travail, ainsi qu'un service minimum dans de nombreux commissariats et services en France.