Prison de Vendin-le-Vieil : un narcotrafiquant dangereux obtient une permission de sortie

Une permission de sortie accordée à un détenu du quartier hautement sécurisé de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) soulève de vives critiques d'un syndicat pénitentiaire qui dénonce un choix en contradiction avec le régime strict imposé dans ce type d'unité.
Prison de Vendin-le-Vieil : un narcotrafiquant dangereux obtient une permission de sortie
Un surveillant pénitentiaire à Aix-en-Provence, le 14 mars 2022. (Illustration / Obatala-photography / Shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 22 novembre 2025 à 23:13

Un détenu du quartier hautement sécurisé de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a obtenu une permission de sortie pour se rendre à un rendez-vous professionnel, une décision qui suscite une forte incompréhension parmi les forces de l'ordre pénitentiaires.

Selon une source judiciaire citée par l'AFP, confirmant une information de RTL, "le chef d'établissement et le parquet ont rendu un avis défavorable, mais le juge d'application des peines a donné un avis favorable". "Le parquet a fait appel", mais la chambre d'application des peines a confirmé la décision rendue en première instance. Cette autorisation a été validée ce vendredi 21 novembre par la chambre d'application des peines de la Cour d'appel de Douai (Nord), en vue d'une sortie prévue un lundi pour un motif professionnel.

Le détenu concerné est Ouaihid Ben Faiza, 52 ans. Selon une source syndicale, il est considéré comme l'un des cent profils les plus dangereux incarcérés en France. Il était membre d'un vaste réseau de trafic de drogue en Seine-Saint-Denis et s'était évadé de la prison de Villepinte en 2014, avant d'être retrouvé après deux semaines de cavale. Sa sortie définitive n'est pas prévue avant 2029.

Une décision «irrespectueuse envers celles et ceux qui assurent la sécurité au quotidien»

Cette décision a provoqué l'indignation de l'UFAP UNSA Justice, majoritaire chez les surveillants pénitentiaires. L'organisation dénonce dans un communiqué "une décision totalement déconnectée des exigences, des réalités et des contraintes imposées chaque jour aux personnels pénitentiaires" et estime que "cette permission n'est pas simplement incompréhensible : elle décrédibilise le régime QLCO et expose au grand jour l'absurdité d'un système qui ne sait plus ce qu'il veut". Le syndicat juge la décision "irrespectueuse envers celles et ceux qui assurent la sécurité au quotidien" et ajoute qu'"on ne peut pas imposer un régime ultra-renforcé (...) et voir s’appliquer des décisions qui contredisent cet ensemble frontalement".

Le quartier de lutte contre la criminalité organisée de Vendin-le-Vieil, mis en service en juillet 2025, applique un régime de sécurité fortement renforcé destiné aux détenus considérés comme dangereux ou susceptibles de préparer une évasion. Leur contact avec l'extérieur y est très restreint, avec des mesures telles que des parloirs sous surveillance et l'absence d'unités de vie familiale. Les extractions judiciaires ou médicales y sont prévues comme exceptionnelles, afin de limiter au maximum les déplacements des détenus. Cette approche vise à éviter de nouveaux drames, suite à l'évasion de Mohamed Amra dans l’Eure en 2024 au cours de laquelle deux agents pénitentiaires avaient été tués.