Le samedi 19 juillet 2025 à 14:46
Quatre policiers ont été mis en examen pour violences et faux en écriture après la plainte d'un adolescent de 17 ans, Aly, qui affirme avoir été violemment frappé dans la nuit du 14 juillet à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise).
Selon le parquet de Pontoise, les fonctionnaires ont été mis en examen pour "faux en écriture" et "violences", des faits aggravés par leur commission en réunion et le fait qu'ils s'agit de personnes dépositaires de l'autorité publique. Les suspects ont été placés sous contrôle judiciaire et se voient interdire d’exercer leur profession, a précisé le ministère public.
"À Garges-lès-Gonesse, le 14 juillet vers 23 heures, un mineur de 17 ans faisait appel à ses proches et à des pompiers en présentant des blessures au visage qu'il imputait à des fonctionnaires de police en affirmant avoir été monté de force dans un véhicule après une course-poursuite à pied, puis avoir subi des coups avant d'être relâché", a détaillé le procureur Guirec Le Bras dans un communiqué. Ce dernier avait ouvert une enquête dès mercredi.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre l’adolescent assis sur un banc, avec l’arcade sourcilière et la lèvre en sang. Un médecin de l’unité médico-judiciaire (UMJ) de Pontoise a évalué son incapacité totale de travail (ITT) à trois jours.
Le député de La France insoumise (LFI) Carlos Martens Bilongo, élu de la circonscription, affirme s’être entretenu avec le lycéen le mercredi suivant les faits. Selon son témoignage, le jeune homme "était en train de faire une commission dans un magasin lorsque des policiers l'ont accusé de les filmer". Il ajoute : "Ils lui ont dit 'on va te niquer'. Du coup, il a pris peur et est parti en courant (...) Il a subi une agression gratuite, il s'est fait tabasser par quatre policiers".
Le procureur de la République a rappelé que les infractions reprochées sont passibles de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Il a également insisté sur le respect du principe de présomption d’innocence.
«L'exemplarité des forces de l'ordre n'est pas négociable»
En fin d’après-midi vendredi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi sur son compte X en qualifiant les accusations de "graves". Il a souligné que "la justice devra faire toute la lumière sur ce qui s'est passé" et affirmé que "l'exemplarité des forces de l'ordre n'est pas négociable".
Les accusations portées contre les quatre policiers à Garges-les-Gonesse sont graves.
La justice devra faire toute la lumière sur ce qui s'est passé. L'exemplarité des forces de l'ordre n'est pas négociable.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) July 18, 2025
Les policiers mis en cause contestent les faits. "Il est particulièrement inquiétant de voir ces fonctionnaires jetés en pâture, dans une polémique nourrie notamment par un député de la République", a réagi leur avocate, Me Inès Davau, à l’AFP.