Le lundi 21 mars 2022 à 17:34
Des anciens douaniers de l'aéroport de Roissy ont été condamnés lundi à Bobigny (Seine-Saint-Denis) à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison dont quatre avec sursis pour avoir dérobé des centaines de milliers d'euros de cash dans des valises de trafiquants de drogue.
Sur les treize prévenus jugés en février par le tribunal correctionnel, cinq d'entre eux ont été condamnés à cette peine, assortie de la confiscation de biens immobiliers et de comptes bancaires. Les anciens fonctionnaires de ce groupe de tête ont été reconnus coupables de blanchiment et association de malfaiteurs et, pour certains, de vol en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique. Le tribunal les a en revanche relaxés des faits présumés de détournement.
Les huit autres agents ont soit été condamnés à des peines allant jusqu'à trois ans de prison dont deux avec sursis, soit été reconnus coupables mais dispensés de peine. L'un a été relaxé au bénéfice du doute.
La majorité des faits couverts par la prescription
Les faits commis remontent à la période 2009-2012. "C'est un soulagement de pouvoir clôturer ce chapitre de leur vie", d'autant que "la sanction est relativement mesurée, ce qui montre que les juges ont entendu" les arguments de la défense, a pointé Me Sabrina Goldman, l'avocate d'un des ex-douaniers. A la barre, ils avaient reconnu avoir subtilisé des liasses de billets dans des valises qu'ils repéraient comme étant celles de trafiquants de drogue, dans le cadre de leur fonction au sein du premier aéroport européen. S'ils interceptaient une valise de drogue, ils la saisissaient officiellement ; mais si la valise contenait de l'argent liquide, ils en prélevaient discrètement une partie, sans la saisir.
Selon eux, ces agissements duraient depuis les années 1990 - ils sont en grande partie couverts par la prescription. L'enquête n'a pas permis d'établir le montant total de la fraude.
Le parquet avais requis des peines plus sévères, jusqu'à trois ans ferme. "Absolument rien ne peut excuser vos agissements" qui "ont jeté le discrédit sur la profession", avait tancé la procureure Catherine Brusaferro, qualifiant les prévenus de "voyous". Ils avaient soutenu à l'audience que la direction était au courant de ces pratiques véreuses, ce que celle-ci avait fermement démenti.