Le dimanche 20 février 2022 à 17:04
Un homme âgé de 37 ans, Nordine B., a été jugé ce vendredi par le tribunal correctionnel de Bobigny pour des faits de violences avec arme par destination, sur des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains (Seine-Saint-Denis), le 16 août dernier. Le trentenaire qui a comparu libre, avait déjà été condamné à 21 reprises par le passé, dont neuf fois pour des délits routiers. Il a écopé d'une peine de deux ans de prison ferme et 15 000 euros de dommages de intérêts indique Le Parisien. Il a été conduit en prison à la fin de l'audience, un mandat de dépôt ayant été délivré. Son avocat, Me Yassine Bouzrou, a annoncé qu'il allait faire appel de cette décision.
Une partie de l'intervention des policiers avait été filmée par un témoin et diffusée sur les réseaux sociaux. La séquence avait été très commentée et avait provoqué une polémique. Nordine B. se trouvait au volant d'une Citroën C2. Il avait deux grammes d'alcool dans le sang. Dans la nuit du 15 au 16 août, vers 01h30 du matin, les policiers l'ont aperçu alors qu'il zigzaguait sur le boulevard Maxime-Gorki à Stains.
Il coupe le contact puis redémarre
A un feu rouge, les forces de l'ordre lui ont adressé la parole. "On lui a dit qu’on était de la police et qu’on allait procéder à un contrôle à plusieurs reprises", affirme l'un des agents à la barre. Deux autres fonctionnaires descendent et lui demandent de couper le contact, ce que le trentenaire fait. Mais il redémarre et touche le véhicule des policiers. Un autre policier - brigadier - sort de la voiture de service et tente de stopper le chauffard avec sa matraque, en vain.
🔴 Stains : Un chauffard et son passager gravement blessés par balle par la police après un refus d'obtempérer
►Un policier a été percuté, un second a été «entraîné sur plusieurs mètres» (images témoin/Snapchat)https://t.co/rAdNt085RV pic.twitter.com/u3y7vNHCwq— Actu17 (@Actu17) August 16, 2021
Il passe alors la moitié de son corps dans l'habitacle "pour couper le contact". Le chauffard enclenche une marche arrière. La deuxième jambe du policier est toujours à l'extérieur de la voiture qui recule vers une Mini. L'agent craint que sa jambe soit écrasée. L'un de ses collègues est renversé et blessé à une cheville. Le brigadier finit par s'extirper et ouvre le feu, tout comme l'un de ses collègues, pour mettre fin au danger. Nordine B. est touché à sept reprises. Sa compagne, qui était assise sur le siège passager, est quant à elle touchée au niveau du dos. Le chauffard a depuis subi plusieurs opérations et une greffe osseuse. Il a désormais un bras plus court que l'autre.
"Pour moi ce n’était pas des policiers"
"J’ai juste eu peur et j’ai voulu fuir quand j’ai vu des hommes se jeter sur ma voiture et casser ma vitre. Pour moi ce n’était pas des policiers", a assuré le prévenu à la barre, rapporte Le Parisien. "À 1 heure du matin, à Stains, on peut être braqué", argumente son avocat. "C’est scandaleux, mon client est handicapé à vie et il se retrouve sur le banc des prévenus alors que les policiers sont parties civiles".
Il "savait d’évidence qu’il s’agissait d’un contrôle de police", a appuyé l'avocat des policiers, Me Laurent-Franck Lienard. "Il a fait mine de se soumettre à un contrôle policier", a tranché le procureur de la République, affirmant qu'il a exposé à la mort un policier, ainsi que sa passagère. Le ministère public avait requis une peine de trois ans de prison ferme contre le trentenaire.
Une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) est toujours en cours dans ce dossier, concernant l'usage des armes de policiers lors de l'intervention.