Trois policiers de la BRAV-M condamnés pour des violences lors d'une interpellation à Paris

Trois policiers de la BRAV-M ont été condamnés à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des violences physiques et verbales commises lors de l'interpellation d'un étudiant, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites à Paris en mars 2023.
Trois policiers de la BRAV-M condamnés pour des violences lors d'une interpellation à Paris
Des policiers de la BRAV-M à Paris, le 23 mars 2023 lors d'une manifestation contre la réforme des retraites. (HJBC / Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 11 juillet 2025 à 10:05

Trois fonctionnaires de la brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) ont été condamnés ce jeudi 10 juillet par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des violences commises lors d'une interpellation à Paris en mars 2023, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites.

Les faits se sont produits dans la nuit du 20 mars 2023. Ce soir-là, sept personnes suspectées d’avoir participé à des dégradations ont été interpellées par un équipage de la BRAV-M. L’un des jeunes hommes interpellés a alors discrètement enregistré les échanges avec les policiers. Des extraits audio de cet enregistrement, diffusés dans les médias trois jours plus tard, avaient provoqué un vif émoi et suscité une réaction du préfet de police de Paris.

Ces enregistrements ont permis à la justice d’attribuer avec précision les gestes et les propos aux agents présents. L'un d'eux, reconnu coupable d'avoir porté deux coups au visage de Souleyman Adoum Souleyman, un étudiant tchadien, alors que celui-ci était assis au sol et ne montrait aucun comportement menaçant ou désinvolte, a été condamné à un an de prison avec sursis, deux ans d’interdiction d’exercer la profession de policier, et 450 euros d’amende. Le parquet avait initialement requis une peine de quatre mois de prison avec sursis et un an d’interdiction.

«Toi, je t’aurais bien pété les jambes»

Un deuxième fonctionnaire a été reconnu coupable pour avoir proféré des menaces verbales à l'encontre du même étudiant, notamment en déclarant : "Toi, je t’aurais bien pété les jambes (…). La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital". Il a été condamné à huit mois de prison avec sursis, un an d’interdiction d’exercer et 450 euros d’amende. Durant le procès, ce policier a présenté ses excuses à la victime, qui s’était constituée partie civile.

Un troisième agent, également reconnu coupable pour des violences verbales, a écopé d’une amende de 2000 euros.

Le président de la 14e chambre, Youssef Badr, a rappelé la gravité des faits en affirmant que "si ces peines peuvent vous paraître difficiles, elles sont juste là pour vous rappeler que vous n’êtes pas au-dessus des lois". À l’adresse des trois policiers, il a également souligné : "Vous êtes des fonctionnaires de police, vous avez des prérogatives de puissance publique, vous avez le pouvoir de priver de liberté, de porter une arme. En cela, messieurs, vous devez être irréprochables".