Le dimanche 31 août 2025 à 20:14
Un ancien policier de la brigade de protection des mineurs de Marseille, Julien Palisca, est jugé à partir de lundi à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour viols et agressions sexuelles sur deux mineurs philippins âgés de 12 et 15 ans au moment des faits. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit durer jusqu’à jeudi, et les victimes, entendues en visioconférence depuis Manille, pourraient se constituer partie civile. L’ex-fonctionnaire est également poursuivi pour la détention de plus de 3000 images et vidéos pédopornographiques découvertes lors de perquisitions.
L’affaire a commencé à Marseille, en août 2020, lorsqu’un adolescent de 17 ans placé en foyer a porté plainte pour viol. Julien Palisca, qui suivait son dossier, avait prétexté une panne informatique pour obtenir son numéro de téléphone, avant de lui envoyer des messages jugés "inappropriés", l’appelant notamment "mon chat". La directrice du foyer a alerté la hiérarchie, et le fonctionnaire a d’abord été muté à la brigade de lutte contre l’habitat indigne.
Un «journal de bord» décrivant des viols
Une enquête confiée à l’IGPN puis à un juge d’instruction a révélé des éléments glaçants. En 2021, des perquisitions menées à son domicile et dans son bureau ont permis la saisie de plusieurs milliers de fichiers pédopornographiques ainsi que la découverte d’un "journal de bord" décrivant des viols commis aux Philippines. Julien Palisca a d’abord expliqué qu’il s’agissait de "fantasmes", avant que la commission rogatoire internationale ne permette de retrouver deux frères victimes, qui ont confirmé les faits.
Les enquêteurs ont établi que l’ancien policier, également président de la branche française de l’association Virlanie Foundation d’aide aux enfants des rues philippins, se rendait régulièrement à Manille. C’est là qu’il aurait approché deux orphelins en errance, les rémunérant avec quelques dizaines d’euros ou de la nourriture en échange de relations sexuelles. En septembre 2018, il aurait abusé des deux frères dans un terrain vague puis dans son appartement.
Un intérêt insistant pour les photos des dossiers d'enquête
Le passé professionnel de Julien Palisca intrigue également. Ses collègues de la brigade des mineurs de Marseille le décrivaient comme "gentil" mais avaient remarqué son intérêt insistant pour les photos figurant dans les dossiers d’enquête. Il avait d’ailleurs déjà été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour avoir consulté et conservé des images issues des procédures de ses collègues.