Le mercredi 3 décembre 2025 à 19:31
Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a appelé, ce mercredi 3 décembre, à une vigilance maximale face à un "niveau très élevé" de la menace terroriste, en particulier autour des marchés de Noël, en ordonnant un renforcement des dispositifs de sécurité sur l'ensemble du territoire. Dans une note adressée aux préfets et aux responsables des forces de l'ordre, il demande la mobilisation totale des services de renseignement, une présence visible des forces de sécurité et des militaires de Sentinelle, ainsi que des mesures administratives fortes autour des grands rassemblements, sur fond de multiplication des procédures antiterroristes et de projets d'attentats déjoués.
Dans une note adressée ce mercredi aux préfets et aux patrons des forces de l'ordre, Laurent Nuñez écrit que "compte tenu du niveau très élevé de la menace terroriste, je vous demande de maintenir une vigilance maximale et de renforcer les dispositifs de sécurité sur l’ensemble du territoire". Le ministre insiste sur la "pleine mobilisation des services de renseignement dans la détection, la prévention et, le cas échéant, l’entrave des menaces terroristes", et cible particulièrement les marchés de Noël, considérés comme des lieux à risque.
Le courrier rappelle en effet que "les marchés de Noël sont des lieux de rassemblements populaires et symboliques susceptibles d’être la cible d’actions violentes ou revendicatives à l’image des attentats de Strasbourg le 11 décembre 2018 et de Berlin (Allemagne) le 20 décembre 2024". L'attaque commise contre le marché de Noël de Strasbourg (Bas-Rhin) a fait cinq morts et 11 blessés. Celle perpétrée contre un marché de Noël en Allemagne, le 20 décembre 2024, a fait six morts et près de 300 blessés.
«L'appui de la vidéoprotection des communes sera systématiquement recherché»
Pour les événements de grande ampleur, le ministre fixe un cadre très concret. "S'agissant d’événements susceptibles de rassembler un grand nombre de participants, vous prendrez les mesures administratives à même d’en garantir les conditions de sécurité optimales (arrêtés d’interdictions et de limitations de stationnement, de circulation, etc.)", écrit encore Laurent Nuñez. Il demande aux préfets d'être "particulièrement attentifs à la gestion des flux piétons pour optimiser leur protection et leur contrôle", afin de limiter les vulnérabilités dans les zones d'accès et de circulation des publics.
Le ministre insiste aussi sur la nécessité de travailler avec l'ensemble du "continuum de sécurité". Il appelle à une "concertation avec l’ensemble des acteurs du continuum de sécurité (élus, sociétés de sécurités privées, comité et associations, opérateurs de transport, etc.) pour mobiliser et coordonner les moyens de sécurité et de secours". Dans le même esprit, il précise que "l'appui de la vidéoprotection des communes sera systématiquement recherché", faisant de la vidéoprotection un outil central pour la prévention et l'intervention rapide en cas de menace.
Une «présence visible et dissuasive des forces de sécurité intérieure et des militaires de la force Sentinelle»
Sur le terrain, Laurent Nuñez ordonne une montée en puissance visible des forces. Face à la menace, il réclame ainsi la mise en place d'une "présence visible et dissuasive des forces de sécurité intérieure et des militaires de la force Sentinelle le cas échéant". Cette présence renforcée doit se concentrer sur les marchés de Noël, les grands rassemblements festifs, les zones commerçantes et les nœuds de transport où la fréquentation est particulièrement élevée en période de fêtes.
Cette note s'inscrit dans un contexte antiterroriste très chargé. Depuis 2019, pas moins de 429 procédures ont été engagées pour des actes djihadistes, selon les chiffres rappelés par le ministère. Rien qu'en 2025, 51 dossiers ont déjà été ouverts, soit en moyenne une enquête antiterroriste par semaine en France.
La semaine dernière, deux adolescents de 16 ans ont ainsi été interpellés dans le cadre d'un projet d'attentat à caractère antisémite. L'un est originaire de la banlieue parisienne, l'autre du Bas-Rhin. Tous deux adhéraient à l'idéologie de l'État islamique, selon les éléments de l'enquête. Présentés à la justice, ils ont été mis en examen et écroués pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes".