Un homme qui a foncé en voiture sur une pizzeria de Seine-et-Marne jugé en appel aux assises

Une collégienne de 13 ans avait été tuée, douze autres personnes grièvement blessées. L'accusé, David Patterson, a déclaré avoir agi pour se "venger du genre humain". Il est jugé en appel depuis ce mardi devant la cour d'assises de Créteil.
Un homme qui a foncé en voiture sur une pizzeria de Seine-et-Marne jugé en appel aux assises
David Patterson a foncé avec sa voiture dans une pizzeria, à Sept-Sorts, le 14 août 2017. Une adolescente de 13 ans a été tuée. (DR)
Par Actu17 avec AFP
Le mardi 30 août 2022 à 13:58

Un homme qui avait foncé en voiture sur une pizzeria de Seine-et-Marne en 2017, tuant une adolescente et blessant gravement 12 personnes, est jugé depuis mardi en appel à Créteil, après avoir été condamné à la perpétuité en première instance malgré ses troubles psychiatriques.

Le procès de David Patterson, 37 ans, s'est ouvert mardi matin devant la cour d'assises du Val-de-Marne à Créteil dans une salle aux bancs de parties civiles fournis, pour ce dossier comptant 48 victimes. Le crâne rasé, vêtu d'un polo blanc, l'accusé comparaît détenu.

Le 14 août 2017, dans une fulgurance de violence gratuite, ce vigile souffrant d'un délire de persécution a précipité sa BMW à pleine vitesse contre la terrasse d'un restaurant où dînaient des familles à Sept-Sorts, village à une cinquantaine de kilomètre à l'est de Paris, dans le but de se "venger du genre humain".

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance

Au terme de trois semaines de procès en 2021, la cour d'assises de Seine-et-Marne l'avait déclaré coupable d'assassinat et tentative d'assassinat et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Le principal enjeu de cette nouvelle audience, qui donnera lieu à cinq jours de témoignages et dépositions de parties civiles, est de savoir si les problèmes psychiatriques de David Patterson permettent de le condamner pénalement au même titre qu'un justiciable en pleine possession de ses moyens.

"Le procès sera l'occasion de discuter contradictoirement des conséquences au plan pénal de la maladie chronique, aujourd'hui traitée, de l'accusé", a déclaré à l'AFP son avocat Me Eric Plouvier, déplorant que le débat juridique soit tributaire de "notions floues et arbitraires" de psychiatrie.

En première instance, le jury avait estimé que les problèmes psychiques de l'accusé caractérisaient bien une "altération" de son discernement au moment du drame, ce qui pouvait ouvrir la voie à une peine réduite, d'après les motivations du jugement consultées par l'AFP.

La cour d'assises avait cependant tout de même condamné David Patterson à la peine maximale en raison de son "exceptionnelle dangerosité", le rendant selon elle susceptible de récidiver. Le verdict du procès d'appel est attendu le 9 septembre.