Le vendredi 17 janvier 2025 à 06:00
Un influenceur algérien, Mahdi B., âgé de 29 ans, a été condamné mardi à huit mois de prison ferme mardi par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour des propos violents tenus dans une vidéo publiée en arabe. Suivi par plus de 830 000 personnes sur TikTok, il a été jugé en comparution immédiate et incarcéré à la prison de Villepinte, selon une source judiciaire.
L’affaire a débuté le 9 janvier dernier par un signalement sur la plateforme Pharos réalisé par l’activiste algérien Chawki Benzehra. La vidéo en question contenait des déclarations telles que : "Le terrorisme va revenir", "Je descends une bombe à la Défense" et "Je descends au pays et j’attrape, j’égorge", selon une source proche de l'affaire. Ces propos ont suscité une vive inquiétude, conduisant à l’ouverture immédiate d’une enquête.
Interpellé à Bondy par les policiers de la BRI
Mahdi B. a été interpellé lundi à Bondy (Seine-Saint-Denis) par les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) parisienne. Face aux enquêteurs durant sa garde à vue, l'homme a tenté de se défendre en affirmant que ses propos avaient été "déformés" et qu’ils faisaient référence à un attentat survenu en 2007 en Algérie. Il a également affirmé qu’il s’agissait de "simples plaisanteries", ce qui n’a pas convaincu les enquêteurs ni le tribunal.
En plus de sa peine de prison, la préfecture de Seine-Saint-Denis a prononcé à son encontre une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une procédure de placement en centre de rétention administrative (CRA) a également été engagée.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a salué cette décision sur X, écrivant : "Ne rien laisser passer".
Le 9 janvier, la SDPJ du 93 a été saisie pour des faits d’apologie du terrorisme commis sur les réseau sociaux suite à un signalement de la plateforme Pharos à propos d’une vidéo où l’influenceur algérien Mahdi B. se vantait, en langue arabe, de vouloir commettre des actions…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 16, 2025
Un contexte diplomatique tendu et d'autres cas similaires
Cette affaire intervient dans un contexte marqué par des tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, exacerbées par plusieurs dossiers similaires. La semaine dernière, un autre influenceur algérien, surnommé "Doualemn", a été refoulé par l’Algérie alors qu'il venait d'être expulsé par les autorités françaises et reconduit dans son pays. Ce dernier avait été interpellé à Montpellier (Hérault) pour des propos violents dans une vidéo. "Doualemn" a finalement été conduit au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), à son retour dans l'hexagone, en l'attente de son expulsion.
Plusieurs autres influenceurs algériens ont récemment été arrêtés en France pour des contenus similaires. À Brest (Finistère), Youcef A., alias "Zazou Youssef", sera jugé pour apologie du terrorisme après avoir appelé à commettre des attentats en France. Il a été placé en détention provisoire. De même, à Grenoble (Isère), "Imad Tintin" a été placé en garde à vue pour avoir incité à des actes violents. Placé en détention provisoire, il sera jugé en mars prochain. Enfin, trois autres influenceurs, dont Abdesslam Bazooka et Laksas06, sont visés par des signalements dans le Rhône.