Le jeudi 10 décembre 2020 à 20:47 - MAJ jeudi 10 décembre 2020 à 20:57
Les ennuis continuent pour Mila, cette adolescente menacée de mort après avoir critiqué l'islam dans une vidéo diffusée sur Instagram en janvier dernier. La jeune fille ne pourra pas poursuivre sa scolarité dans le lycée militaire qui l'avait accueillie depuis la rentrée. La raison ? Mila a donné le nom de l'établissement où elle se trouvait désormais, et donc son emplacement, dans une diffusion en live sur les réseaux sociaux, la semaine dernière.
L'internat où elle était scolarisée a évoqué une menace pour la sécurité, pour justifier sa décision explique France Bleu. Mila avait déjà été contrainte de quitter son précédent lycée à Villefontaine (Isère), pour les mêmes motifs.
Son père a écrit à l'établissement
En colère, le père de la jeune lycéenne a envoyé un courrier à l'établissement révèle Le Point. "Contrairement à vous, colonel, et à tant d'autres, Mila ne se soumettra jamais", a-t-il notamment écrit, au proviseur, évoquant également un acte de "lâcheté".
L'armée a de son côté précisé que Mila n'était pas exclue du lycée mais placée en enseignement à distance. Cette dernière est sous surveillance continue, tout comme l'établissement scolaire.
"Mila n’a pas été exclue" affirme l'armée
Dans un communiqué ce jeudi, l'armée évoque la situation de Mila. Le voici :
"En janvier dernier, après une publication sur un réseau social, Mila a fait l’objet de graves menaces. A la demande du ministère de l’éducation nationale, et pour la préserver, elle a immédiatement été accueillie et protégée depuis, en toute discrétion, au sein d’un lycée du ministère des armées.
Nous pensons à elle et sommes à ses côtés dans l’épreuve qu’elle traverse. Mila a d’ailleurs exprimé toute sa reconnaissance auprès de l’institution militaire qui lui a tendu la main. Son encadrement, militaire et civil, a constamment été attentif à sa situation.
Du fait d’un certain nombre d’informations dévoilées, en particulier sur les réseaux sociaux et dans la presse, la discrétion quant à l’établissement en question n’est malheureusement plus assurée depuis peu. Son maintien au sein de l’établissement lui fait courir un risque que l’on ne peut pas accepter, ni pour elle, ni pour les 750 élèves de l’école.
Mila n’a pas été exclue. Il a été proposé aux parents de Mila qu’elle poursuive, pour un temps, son enseignement à distance dans un lieu sûr, le temps d’un apaisement de la situation sécuritaire. Elle reste une élève de l’établissement. Elle est mineure ; l’appui de ses parents est indispensable.
La sécurité de Mila, et des autres élèves, reste notre priorité. Mila fait l’objet d’une protection permanente du fait des menaces qui pèsent sur elle. Vous comprendrez que les moyens engagés ne sauraient être détaillés. Étant donné le contexte, l’établissement en question continuera à être protégé par ailleurs.
Nous continuons à travailler de concert avec le ministère de l’intérieur pour les aspects sécuritaires et le ministère de l’éducation nationale pour tout ce qui touche à sa scolarité".