Le samedi 25 janvier 2020 à 12:45
Ils ont été mis en examen ce vendredi pour par un juge d’instruction antiterroriste pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Sept suspects avaient été interpellés par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ce lundi matin dans le quartier de Pontanézen à Brest mais aussi à Guissény, à Loc-Eguiner et à Ploudiry. Ils dorment désormais en prison tandis que les investigations se poursuivent.
Durant les 96 heures de leur garde à vue, les enquêteurs ont trouvé des indices graves et concordants qui ont conduit le juge d'instruction à mettre les sept suspects en examen.
Des recherches d'armes, des tutoriels pour fabriquer des explosifs et de la propagande de l'EI
Les policiers n'ont toutefois pas découvert d'armes ni d'explosifs durant les différentes perquisitions. Les mis en cause avaient néanmoins réalisé des recherches d'armes et s'étaient procurés sur internet des tutoriels pour la fabrication de poison ou d'explosifs indique Le Télégramme.
En outre, les suspects avaient effectué des recherches afin de déterminer des cibles. Ils auraient constitué une "longue liste" dans laquelle se trouvent des objectifs locaux mais également ailleurs dans l'hexagone, notamment de grands rassemblements selon le quotidien régional. Ils n'avaient semble-t-il pas choisi précisément leur cible au moment de leur arrestation.
Les policiers ont également mis la main sur des documents de propagande du groupe État islamique (EI) ainsi que des allégeances à son nouveau chef.
Un suspect de 35 ans né en Syrie qui aurait appartenu à l'EI
L'un des sept suspects a attiré particulièrement l'attention des enquêteurs. Âgé de 35 ans, Mohamad D. aurait appartenu à l'EI. Il est né en Syrie, en possession d'un passeport palestinien et serait arrivé en France en 2015. Quelques mois plus tard, l'homme aurait obtenu un statut de réfugié avant de se marier en mai 2016. Le trentenaire serait au cœur de ce projet terroriste.
Mohamad D. aurait pris contact avec Wahib B., qui fait lui aussi partie des suspects, avant de rassembler plusieurs autres individus radicalisés de la région brestoise. Tous suivis par les services de renseignement, le groupe se réunissait dans la boucherie hallal de Wahib B. Ce dernier est quant à lui bien connu de la police et de la justice.
Dans le viseur de la DGSI depuis septembre 2014, l'homme avait été repéré en compagnie de sa femme Donia et de leurs deux enfants mineurs, à la frontière serbo-bulgare explique Le Télégramme. Une route bien connue pour rejoindre la Syrie.
Le couple et ses enfants avaient ensuite été renvoyés en France par les autorités turques. Interrogé par la police à son retour dans l’hexagone, l’homme a nié avoir voulu rejoindre la zone irako-syrienne.
Déjà condamné pour "apologie du terrorisme"
Le suspect avait ensuite été interpellé l’année suivante, le lendemain des attentats du 13-Novembre, pour avoir mimé un tir à l’arme automatique lorsqu’une patrouille de police était passée devant lui rapporte le quotidien.
Une perquisition à son domicile avait alors permis de découvrir la somme de 15 000 euros en numéraire ainsi que des vidéos de propagande du groupe État islamique (EI) stockées sur une clef USB. Wahib B. avait écopé d’une peine de trois ans de prison avec sursis devant le tribunal correctionnel de Brest, pour « apologie du terrorisme ».
Lors de cette même enquête en 2015, les investigations ont montré que les conditions d’hygiène et de traçabilité des denrées vendues dans son commerce n’étaient pas respectées.
Ses comptes ont été analysés et les enquêteurs ont déterminé que le mis en cause avait versé d’importantes sommes à sa famille, des versement pouvant s’apparenter à du blanchiment d’argent détaille Ouest-France. Pour ces faits, il avait alors écopé d’une amende de 45 300 euros.
Les investigations se poursuivent. Ce jeudi, un homme soupçonné d'être radicalisé, fiché S, a été interpellé à Épinal. Des explosifs ont été découverts à son domicile. Il était récemment sorti de prison.