Le samedi 14 octobre 2023 à 10:25 - MAJ samedi 14 octobre 2023 à 10:39
Après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à un enseignant devant un collège-lycée d'Arras par un homme fiché pour radicalisation, la France a activé le plan Vigipirate "Alerte Attentat", le niveau le plus élevé du dispositif. Le pays était jusqu'alors au niveau "sécurité renforcée - risque attentat", correspondant à un niveau élevé de la menace terroriste.
Selon un communiqué de l'Élysée, le président de la République Emmanuel Macron a décidé lors d'une réunion de sécurité "de mobiliser jusqu'à 7000 soldats de la force Sentinelle, qui seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre". Cette annonce fait suite à la réunion de sécurité qui s'est tenue à l'Élysée vendredi.
Invité du 20 heures deTF1 vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a décrit "une atmosphère extrêmement négative" sur le territoire national. Il a établi un lien "entre ce qui s'est passé, sans doute, dans le Proche-Orient et le passage à l'acte de l'assaillant d'Arras", renforçant la gravité de la situation actuelle.
«Une période de forte exposition»
Le niveau "urgence attentat" permet la mobilisation rapide et exceptionnelle de moyens de sécurité et de renseignement. Ce niveau d'alerte est généralement déclenché en cas de menace terroriste immédiate ou à la suite d'un acte terroriste. Il permet aussi la diffusion d'informations susceptibles de protéger les citoyens dans un contexte de crise. Un bulletin Vigipirate récemment diffusé souligne que cette décision s'inscrit "dans une période de forte exposition", notamment en raison de la Coupe du Monde de rugby et des tensions géopolitiques internationales, "qui s'ajoutent à une situation déjà fortement dégradée".
À la demande du Président de la République, jusqu’à 7000 soldats participant à l'opération Sentinelle vont être déployés à travers la France pour renforcer la sécurisation des lieux sensibles.
Je salue l’engagement de nos militaires qui participent à la protection des Français.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 14, 2023
Mohammed Mogouchkov, l'assaillant d'Arras, était sous surveillance récente de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Contrôlé jeudi "pour vérifier s'il n'avait pas d'arme sur lui", il avait été laissé libre après le contrôle de son téléphone et de ses messageries chiffrées, a détaillé le ministre de l'Intérieur.
L'Opération Sentinelle a été initiée pour la première fois en 2015, à la suite des attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Son déploiement actuel intervient aussi alors qu'est commémoré l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).