«Ce n'est pas un refus d’obtempérer, c'est un crime» : Gérald Darmanin a rendu hommage au gendarme Éric Comyn

Un hommage national a été rendu au gendarme Éric Comyn, tué par un chauffard lors d'un contrôle routier à Mougins (Alpes-Maritimes) lundi dernier. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a présidé la cérémonie, soulignant l'indignation suscitée par ce drame qu'il a qualifié de "crime" et non de "fait divers".
«Ce n'est pas un refus d’obtempérer, c'est un crime» : Gérald Darmanin a rendu hommage au gendarme Éric Comyn
Une cérémonie en hommage à l'adjudant-chef Éric Comyn s'est déroulée à Nice, ce lundi 2 septembre 2024. (Gendarmerie nationale)
Par La Rédaction
Le lundi 2 septembre 2024 à 20:59

Une cérémonie d’hommage national au gendarme Éric Comyn, mortellement percuté par un chauffard lors d'un contrôle routier, s'est déroulée ce lundi 2 septembre à la caserne Ausseur, à Nice (Alpes-Maritimes). Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a présidé cet hommage après avoir rencontré la famille de l’adjudant-chef, notamment sa veuve, Harmonie Comyn, et leurs deux enfants.

Lors de son discours, Gérald Darmanin a exprimé l'émotion et l'indignation suscitées par cette tragédie. "Français devant ce cercueil et cette mort, nous nous inclinons", a-t-il déclaré. Il a souligné le choc et l'"immense colère" provoqués par le décès du gendarme, qualifiant Éric Comyn de "héros du quotidien" et d'"anonyme plein de vertus".

«Ce n’est pas un fait divers, c’est un fait de société»

Le ministre a fermement condamné les circonstances de cette mort, affirmant : "Si la mort fait partie de la vie du gendarme, du policier, si elle fait partie de l’uniforme, les conditions de celle-ci ne sont pas toutes acceptables. La mort d’Éric Comyn n’est pas acceptable". Gérald Darmanin a également insisté sur la gravité de l'acte commis, soulignant que "ce n’est pas un refus d’obtempérer, c’est un crime. Ce n’est pas un fait divers, c’est un fait de société".

S'adressant directement à Harmonie Comyn, Gérald Darmanin a exprimé la solidarité de la nation face à cette perte. Il a reconnu la douleur de la famille, affirmant : "La mort de votre mari nous scandalise et nous révolte". Il a ajouté que cette tragédie "est un message nouveau, répété, strident et dérangeant, qui doit être entendu et qui doit se traduire partout, dans toutes les forces de décisions".

Dans un appel à la justice, le ministre a déclaré : "Il a tué un représentant de l’État et nous a tous un peu assassinés. La société doit répondre à ces crimes pour qu’ils s’arrêtent enfin". Il a également souligné l'importance de soutenir les forces de l'ordre : "On ne peut pas applaudir les forces de l’ordre pendant les Jeux olympiques et relativiser quand l’un d’eux se fait faucher sur le bord de la route. Je défendrai à chaque instant votre action".

Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur

Éric Comyn a été promu à titre posthume au grade d’adjudant-chef, décoré de la médaille militaire et fait chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur. Gérald Darmanin a rappelé que "aucun discours, aucune cérémonie, aucune décoration ne remplacera votre homme mais dans toutes vos larmes, vous pouvez vous dire que toute sa vie votre époux a été fidèle à son serment".

Le drame s’est produit le lundi 26 août vers 20h40, lorsqu’un conducteur, refusant de se soumettre à un contrôle routier, a violemment percuté Éric Comyn près d'une sortie de l'autoroute A8, à Mougins (Alpes-Maritimes). Le suspect, arrêté à Cannes quelques heures après les faits, avait un peu plus d'un gramme d'alcool par litre de sang. Déjà condamné à dix reprises, il a été mis en examen pour "meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique" et placé en détention provisoire.

Après les discours et la remise des médailles, une minute de silence a été observée à la caserne Ausseur, ainsi que dans toutes les préfectures et gendarmeries de France.