«Il m’a dit : 'Tais-toi sinon je vais te tuer'» : victime d'un viol par un homme sous OQTF à Paris, Claire raconte

Le 11 novembre dernier, Claire Geronimi, 26 ans, a été victime d'un viol particulièrement sordide dans le hall de son immeuble à Paris, commis par un homme de 25 ans en situation irrégulière en France. Un peu plus d'un mois après l'agression, elle s'est confiée sur son expérience traumatisante à plusieurs médias, révélant les détails de son calvaire.
«Il m’a dit : 'Tais-toi sinon je vais te tuer'» : victime d'un viol par un homme sous OQTF à Paris, Claire raconte
Claire sur le plateau de TPMP sur C8, le 16 novembre 2023. (capture écran)
Par La Rédaction
Le lundi 18 décembre 2023 à 19:52

Claire Geronimi, une jeune femme de 26 ans qui habite dans le VIIIe arrondissement de Paris, a subi un viol le 11 novembre dernier, dans le hall de son immeuble. Un acte commis par un homme en situation irrégulière en France, qui était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF). Un peu plus d'un mois après les faits, révélés par Actu17, Claire s'est confiée à plusieurs médias. D'abord sur le plateau de "Touche pas à mon poste (TPMP)" sur C8, et ce lundi auprès du Figaro et de BFMTV. La jeune femme apparaît également ce lundi dans une vidéo du parti Reconquête, où elle raconte ce qu'elle a subi à l'ancien candidat à la dernière présidentielle, Éric Zemmour.

Le drame s'est produit aux alentours de 16h30, alors que Claire rentrait chez elle après avoir fait des courses. "Je marche cinq mètres dans le hall de l'immeuble et j'entends des bruits de pas derrière moi. On me plaque contre le sol, on m'étrangle. Je crie et me débats, il n'y a personne autour", raconte-t-elle.

«Tais-toi sinon je vais te tuer»

Claire décrit une lutte désespérée pour sa vie contre son agresseur, un sans-abri de 25 ans de nationalité centrafricaine : "Je hurlais mais il m'étranglait de plus en plus. Il m’a dit : 'Tais-toi sinon je vais te tuer'". Pensant d'abord à un vol, elle comprend rapidement que l'homme a d'autres intentions. "Tu vas faire ce que je te dis, je vais te b*****", lui dit-il. "On se roulait par terre dans des bouts de verre. Je sentais que je m'épuisais", se souvient Claire.

Le calvaire de la jeune femme dure une trentaine de minutes, ponctuées de terreur et de douleur. "Je réfléchissais à courir vers la rue mais il fallait appuyer sur le bouton et ouvrir la porte qui est lourde... J’avais très peur car j'entendais des bruits de métal dans sa poche. J’ai senti qu’il aurait pu me tuer", explique-t-elle. La situation prend fin lorsque une voisine entre dans le hall. Claire en profite pour se défaire de l'emprise de son agresseur.

«Je ne peux pas sortir de chez moi seule»

La jeune femme a subi non seulement des blessures physiques - nécessitant une trithérapie et une opération d’un doigt - mais aussi un profond traumatisme psychologique. "Au tout départ je faisais des cauchemars avec des meurtres, dans lesquels ma famille se faisait tuer aussi. Aujourd’hui je prends des médicaments pour dormir", partage-t-elle. Sa vie quotidienne est bouleversée : "Je ne peux pas sortir de chez moi seule, boire des cafés avec des amis ou prendre le métro. J'ai des problèmes de concentration".

Claire a également fait part de sa colère et sa détermination : "Si cette OQTF avait été exécutée, ça ne serait pas arrivé. Il faut faire bouger les choses d'un point de vue politique". Elle envisage de créer une application d'aide pour les victimes et un podcast pour partager des témoignages de reconstruction. "C'est important d'en parler, ce n'est pas notre faute. Si les femmes n'en parlent pas, ça va continuer".

Le suspect, âgé de 25 ans, qui est soupçonné d'avoir violé une autre jeune femme de 19 ans trente minutes plus tôt, dans le XVIIe arrondissement, a été mis en examen et placé en détention provisoire le 14 novembre, au terme de sa garde à vue, comme nous l'avons révélé.