Le mercredi 26 juillet 2023 à 16:43
Face au mouvement de grogne dans la police nationale, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a adressé ce mercredi une lettre à ses agents, que nous avons pu consulter. L'ancien secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur rappelle l'importance de leur mission, tout en soulignant le respect et l'admiration que le public leur porte.
"Vous savez que je répondrai toujours présent pour votre défense. Je considère ce rôle comme une obligation, comme un honneur même, à la hauteur de l’exigence de votre mission. Cela implique évidemment des attentes de ma part", écrit Laurent Nuñez, qui a succédé à Didier Lallement il y a maintenant un an. Il exhorte ses fonctionnaires à "mesurer le tort qu’il ferait s’il s’aventurait à délaisser le service des autres, fondement du respect et de l’admiration que l’immense majorité de nos concitoyens vous porte".
«Non, il n’y a pas de violences policières ni de racisme systémique dans la police»
Ce message intervient alors que de nombreux policiers dans plusieurs régions - notamment dans le sud-est de la France - se mettent en code "562", synonyme de service minimum, voire en arrêt maladie, pour protester contre l'incarcération à Marseille d'un de leurs collègues, mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte suite à la violente agression d'un jeune homme de 21 ans, durant les violentes émeutes qui ont touché la cité phocéenne. Des dizaines d'arrêts maladie ont été recensés sur le ressort de la préfecture de police (la capitale et sa petite couronne, ndlr) ces derniers jours, selon nos informations.
"Collectivement, nous avons déjà énormément accompli en l'espace de seulement quelques mois. Sans votre professionnalisme et votre implication, nous ne pourrions aujourd'hui faire le constat de résultats significatifs dans la lutte contre la délinquance", poursuit le préfet de police. Laurent Nuñez répond également aux accusations de violence et de racisme au sein de la police : "Non, il n’y a pas de violences policières ni de racisme systémique dans la police, non, la police n’est pas au-dessus des lois. Et quand il y a des comportements individuels déviants ils sont sanctionnés".
«J'ai conscience des sacrifices que vous et vos familles avez consentis»
Le préfet de police a loué l'engagement et le professionnalisme de ses effectifs depuis sa prise de poste il y a un an, soulignant leur contribution à la protection et au rétablissement de la paix publique. "J'ai conscience des sacrifices que vous et vos familles avez consentis en endossant l’uniforme de la République. Fatigue, éloignement de vos proches, exposition au danger et à la haine que malheureusement certains vouent à toute forme d’autorité", a-t-il souligné.
En réponse aux critiques envers l'institution policière, le préfet a affirmé sa "fierté d’être (leur) chef" et a conclu : "Vous pouvez compter sur moi comme je sais pouvoir compter sur vous".