Meurtre de Thomas : «Les familles demandent que le caractère raciste» soit retenu selon la maire de Romans-sur-Isère

Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, est revenue sur la violente agression à l'arme blanche qui a coûté la vie à Thomas, à Crépol, affirmant que les familles des victimes souhaitaient que "le caractère raciste" de cette attaque soit prise en compte par la justice.
Meurtre de Thomas : «Les familles demandent que le caractère raciste» soit retenu selon la maire de Romans-sur-Isère
Thomas a été tué à l'arme blanche dans la nuit de samedi 18 au dimanche 19 novembre 2023, à Crépol. (DR)
Par Actu17
Le mardi 28 novembre 2023 à 17:19

La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, s'est exprimée longuement ce mardi matin au micro de BFMTV-RMC, au sujet de l'affaire du meurtre de Thomas, un lycéen de 16 ans, à Crépol (Drôme), le 19 novembre dernier, lors d'une violente agression à l'arme blanche.

"Les familles demandent deux choses", a déclaré l'édile. "La première c'est une fermeté sans appel de la justice, et la deuxième chose, c'est que le caractère raciste qui a été manifesté par ses attaquants soit pris en compte". La maire a également affirmé "redouter d’autres drames" et a fait part de sa crainte qu'"on se retrouve avec deux fronts", soulignant le fait que les neuf suspects mis en examen dans l'enquête sur le meurtre de Thomas sont "issus de parents déjà délinquants".

Elle dénonce la «culture de l'excuse»

Marie-Hélène Thoraval a également évoqué le quartier de la Monnaie, dans la ville où elle est maire depuis 2014, et d'où proviennent certains des suspects. Elle a précisé qu'"une centaine de jeunes" parmi les "4500 habitants" posent problème, avec un "noyau dur particulièrement violent" qui cherche à créer "une zone de non droit en occupant le territoire". Elle a également insisté sur le fait que les 34 000 habitants de la ville "aspirent à la tranquillité" et a critiqué la "culture de l'excuse" souvent pratiquée.

«Ça ne fait que renforcer la stigmatisation»

L'édile a remis en question le choix de ne pas révéler les prénoms des mis en cause, affirmant que "ne pas communiquer les prénoms plus tôt était indécent". "Pourquoi lorsqu’il s’agit d’un autre drame on communique le nom et le prénom tout de suite ? Là, les prénoms ont circulé sur les réseaux avant d’être confirmés par les autorités. (...) Pourquoi on n’a pas cette notion de transparence dès le départ ? Ça ne fait que renforcer la stigmatisation", s'est-elle interrogée.

L'élue a aussi évoqué la nécessité de "se mettre autour de la table et à travailler autrement (...) face à un niveau de délinquance qui appelle d'autres formes de réponses". La délinquance a "ses racines dans la radicalisation" et le "trafic de drogue", a estimé Marie-Hélène Thoraval.