Policiers mis en examen à Marseille : la cagnotte en ligne pour soutenir leurs familles suspendue

Suite à des signalements, la plateforme GoFundMe a suspendu ce dimanche la cagnotte destinée à soutenir les familles des quatre policiers mis en examen à Marseille, qui avait déjà réuni près de 40 000 euros.
Policiers mis en examen à Marseille : la cagnotte en ligne pour soutenir leurs familles suspendue
Illustration. (Christophe Badouet / Shutterstock)
Par Stéphane Cazaux
Le dimanche 23 juillet 2023 à 19:31

La cagnotte ouverte pour soutenir les familles des quatre policiers mis en examen à Marseille - l'un ayant été placé en détention provisoire - a été suspendue ce dimanche  matin. La plateforme GoFundMe a en effet réclamé des documents et des précisions à l'organisateur de cette collecte suite à des signalements, a-t-on appris.

Lancée par l'Amicale de la BAC sud, où sont affectés les policiers mis en cause, elle avait atteint près de 40 000 euros. Elle pourrait être relancée par la plateforme américaine dans les prochaines heures au terme des vérifications. Dans le cas inverse, si GoFundMe estime que cette cagnotte ne respecte pas ses conditions d'utilisation, elle sera interdite et les participants seront remboursés.

L'incarcération de ce policier de 35 ans est à l'origine d'une vague de grogne dans les rangs de la police nationale. Les forces de l'ordre évoquent leur ras-le-bol, mais également leur fatigue et leur incompréhension devant cette décision de conduire leur collègue derrière les barreaux, alors que les trois autres fonctionnaires ont été laissés libres sous contrôle judiciaire. Depuis jeudi, plus de 400 arrêts maladie ont été recensés chez les policiers dans le sud-est de la France, en majorité à Marseille, mais également dans les communes voisines, ou encore à Nice. Des arrêts pour burn-out pour la plupart.

Cette violente agression, dont les quatre policiers sont soupçonnés, s'est déroulée dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier, durant les violences urbaines sans précédent qui ont touché la cité phocéenne. Âgé de 21 ans, Heidi, affirme qu'il était sorti boire un verre avec un ami lorsqu'il a été agressé par un groupe de quatre à cinq personnes, qu'il a identifiées comme des membres de la BAC. Il raconte avoir été visé par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) au niveau de la tête, avant d'être passé à tabac et "laissé pour mort". 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués à ce stade. Le jeune homme a subi plusieurs opérations chirurgicales.

Le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire du chef de "violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours", le 5 juillet.