Le samedi 24 mai 2025 à 21:46
Près de 200 policiers venus de toute la France se sont rassemblés ce samedi 24 mai devant la préfecture à Pau (Pyrénées-Atlantiques), à l'appel du syndicat Alliance Police Nationale, pour réclamer davantage de moyens et dénoncer leurs conditions de travail. Le lieu n'a pas été choisi au hasard, il s'agit de la ville où le Premier ministre François Bayrou est maire depuis 2014.
C'est la seconde action du syndicat de gardiens de la paix et gradés cette année, qui avait déjà organisé un rassemblement devant l'Assemblée nationale à Paris, le 4 février dernier. "Le 3ème acte sera un rassemblement devant l'hôtel de Matignon, si le Premier ministre ne réagit pas ou nous ne reçoit pas", prévient Éric Henry, délégué national de l'organisation syndicale.
«De nombreux services sont en souffrance et en pénurie d'effectifs»
Alliance dénonce et réclame de nombreuses améliorations pour les policiers. "Nous dénonçons notamment le dernier mouvement de mutations polyvalent : de nombreux postes n'ont pas été ouverts, malgré les besoins", poursuit Éric Henry. "De nombreux services sont en souffrance et en pénurie d'effectifs. Malgré cela, ces postes restent fermés. Impossible donc pour nos collègues d'exercer convenablement leurs missions face à la délinquance et la criminalité, sans compter les nombreuses servitudes qu'ils doivent prendre en compte".
Le syndicat réclame également la "mise en place d'un outil référentiel de gestion des effectifs adapté à la réalité de la criminalité et de la délinquance des différentes circonscriptions de police", comme il est possible de le lire dans un communiqué de l'organisation publié ce vendredi.
"Le référentiel actuel de gestion des effectifs est totalement déconnecté de la réalité", souligne Éric Henry. "Il ne prend pas en compte l'évolution de la population sur un territoire ou encore le taux de délinquance. Nous souhaitons un référentiel moderne, qui tienne compte des réalités du terrain, et que l'on revienne à un niveau d'effectifs plancher, afin que nos collègues puissent effectuer leurs missions dans de bonnes conditions, et ainsi rendre un service public digne de ce nom à nos concitoyens".
Le syndicat de policiers demande également "la mise en place de tables rondes départementales, réunissant préfets, directions locales et organisations syndicales, pour instaurer une gestion des besoins en effectifs enfin ancrée dans la réalité et la concertation", ainsi que l'"abrogation de la règle des 10% maximum de départs par service, qui paralyse les mobilités et casse les dynamiques internes", la "suppression du blocage statutaire de 8 ans en Île-de-France concernant les mouvements de mutations exceptionnels de type APC", ou encore la "mise en place de plusieurs mouvements de mutation par an dans chaque département" et "le retour des mouvements intra SGAMI (secrétariat général pour l'administration du ministère de l'intérieur) pour plus de flexibilité au sein des zones".
Parmi les autres revendications d'Alliance, le budget 2025 "qui ignore les besoins criants de la Police nationale et piétine les engagements pris lors du protocole pluriannuel de 2022". Un sujet qui avait déjà été évoqué lors du rassemblement devant l'Assemblée nationale.