Le lundi 22 mars 2021 à 13:34
Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sont moins confrontés à des départs en zone irako-syrienne ces dernières années. Si la menace terroriste pèse toujours autant sur la France, les enquêteurs ont néanmoins davantage de temps pour mener des investigations visant les djihadistes français qui sont toujours sur zone, notamment en partageant des informations avec d'autres services de l'État, comme les services sociaux ou les caisses d'allocation familiales.
C'est de cette façon qu'ils ont identifié deux femmes habitant Nîmes. Elles ont été interpellées ce lundi 15 mars avant d'être placées en garde à vue révèle Le Figaro. Ces deux sœurs aidaient financièrement une troisième qui est installée en Syrie, après son départ dans les années 2014-2015, à l'époque ou le groupe État islamique (EI) était en pleine expansion. Radicalisée, cette dernière vit en Syrie avec ses enfants.
Quelques dizaines de milliers d'euros
Les policiers ont découvert que cette femme recevait de l'argent de la part de ses deux sœurs. Plus exactement, ils se sont aperçus qu'elle continuait à toucher des allocations familiales. Quelques dizaines de milliers d'euros au total depuis son départ. Ses sœurs lui envoyaient les montants perçus, et en conservaient une partie.
Les deux mises en cause ont fait part de leur "volonté de soutien familial" mais aussi un "désir de détournement de prestations indues" détaillent nos confrères. Des faits qui constituent également un financement du terrorisme et un détournement de fonds.
Les enquêteurs ont conclu que ces dernières n'étaient pas radicalisées. Leur garde à vue s'est terminée en fin de semaine dernière et elles seront jugées prochainement par la justice.
29 interpellations l'été dernier
En septembre dernier, les policiers avaient interpellé 29 personnes lors d’une opération visant un système de cyberfinancement du terrorisme, qui aurait profité à des membres d’Al-Qaïda et du groupe État islamique en Syrie.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) avait indiqué à l'époque dans un communiqué que ce réseau était « actif depuis l’année 2019 et repose principalement sur l’achat, en France, de coupons de cryptomonnaie dont les références ont été transmises par messagerie sécurisée à des djihadistes présents en Syrie, puis crédités sur des plateformes de bitcoins ».