Affaire Otman à Marseille : un policier mis en examen et placé sous contrôle judiciaire

Un policier de 53 ans, affecté au SISTC à Marseille, a été mis en examen pour violences aggravées notamment, suite à une intervention le 1er juillet dernier. La victime, un homme de 36 ans, souffre de sept fractures au visage. C'est la quatrième enquête pour bavures policières présumées en lien avec les émeutes de début juillet à Marseille.
Affaire Otman à Marseille : un policier mis en examen et placé sous contrôle judiciaire
Illustration. (Christophe Badouet / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 31 août 2023 à 15:14

Le policier de 53 ans placé en garde à vue à Marseille, soupçonné de violences sur un homme de 36 ans, dans la soirée du 1er juillet lors des violences urbaines, à Marseille, a été mis en examen des chefs de "violences aggravées", "menace ou acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas déposer plainte" et "abus d’autorité par personne dépositaire de l’ordre public pour faire échec à l’exécution de la loi", a indiqué le parquet de Marseille.

Le fonctionnaire qui est affecté au service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) a été laissé libre sous contrôle judiciaire. "Nous communiquerons ultérieurement sur les mesures prises dans le cadre de ce contrôle judiciaire", nous a précisé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens. Selon une source judiciaire, le policier n'a pas reçu d'interdiction d'exercer mais devra changer de service.

La victime, Otman, bien connu des services de police, a reconnu qu'il sortait d'un tabac en train d'être pillé, avec des paquets de cigarettes, lorsqu'il est tombé face aux policiers qui l'ont interpellé. "De très nombreux éléments dans le dossier indiquent qu'il a été frappé par plusieurs personnes", selon son avocat, Me Nicolas Chambardon, qui affirme que son client souffre de sept fractures au visage.

Un enregistrement téléphonique

Un enregistrement téléphonique entre le policier en cause et Otman a été publié par Marsactu ce mercredi. Dans cette conversation qui a eu lieu peu après les faits, le policier qui connait bien la victime pour l'avoir manifestement déjà interpellée plusieurs fois, l'invite à ne pas déposer plainte et à minimiser les violences qu'il aurait subies. Le fonctionnaire lui explique également que ceux qui déposent plainte risquent ensuite de faire l'objet de procédures sans la moindre indulgence.

C'est la quatrième enquête ouverte pour des bavures policières présumées, au cours des violentes émeutes qui ont secoué la cité phocéenne début juillet.