Le mardi 29 août 2023 à 23:23
Un policier de 53 ans affecté au service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) a été placé en garde à vue ce mardi matin dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), indiquent des sources policières, confirmant une information de Libération.
Ce fonctionnaire expérimenté, est soupçonné de "violences en réunion avec arme entraînant une incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours par personne dépositaire de l’autorité publique", d'"abus d’autorité pour faire échec à l’exécution de la loi" et de "menace ou acte d’intimidation en vue de déterminer une victime à ne pas déposer plainte ou à se rétracter", a détaillé le parquet de Marseille.
Les faits présumés se sont déroulés dans la soirée du 1er juillet, vers 22h30, dans le quartier de La Plaine, durant la vague d'émeutes qui a touché Marseille. Les policiers intervenaient pour des pillages de magasins. Une vidéo amateur montrant le plaignant qui est allongé au sol - il aurait été interpellé - alors qu'il est pris en charge par les secours, avait été publiée sur les réseaux sociaux la nuit des faits. Ce dernier est âgé de 36 ans et se prénomme Otman. Il a déposé plainte le 19 juillet et a été convoqué par les enquêteurs 48 heures plus tard, a indiqué son avocat Me Nicolas Chambardon. Celui-ci affirme qu'il y a "de très nombreux éléments dans le dossier", qui montrent que son client a été "frappé par plusieurs personnes". Il précise également que ce dernier souffre de sept fractures au visage.
Blessé grave à Marseille ce soir!
Un manifestants laissé inconscient sur le trottoir évacué par les pompiers. Selon plusieurs témoignages 5 policiers l'aurait tabassé au sol.#Marseille #Police #Emeutes #JusticePourNael pic.twitter.com/cnXlRoZrhu
— Révolution Permanente (@RevPermanente) July 2, 2023
Trois autres enquêtes
C'est la quatrième enquête ouverte pour des bavures policières présumées, au cours des violences urbaines dans la cité phocéenne. Durant la même nuit, du 1er au 2 juillet, Mohamed Bendriss, 27 ans, est décédé. L'autopsie a révélé une trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de lanceur de balle de défense (LBD). Dans cette enquête, trois policiers de l'antenne du RAID de Marseille ont été mis en examen le 10 août du chef de "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Toujours durant la même nuit, le jeune Hedi âgé de 21 ans a été violemment agressé. Quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont été mis en examen du chef de "violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours", le 21 juillet dernier. L'un d'entre eux se trouve toujours en détention provisoire.