Le jeudi 3 août 2023 à 10:17 - MAJ jeudi 3 août 2023 à 10:39
Le maintien en détention provisoire du policier mis en examen dans l'enquête sur la violente agression du jeune Hedi à Marseille, a été requis par l'avocat général devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, ce jeudi matin. Le délibéré est prévu à 16 heures ce jour.
Interrogé lors de l'audience, le policier de 35 ans a reconnu avoir fait usage de son lanceur de balle de défense (LBD) durant l'intervention. Le fonctionnaire a précisé avoir "vu deux individus encapuchés" faire "demi-tour". "Puis j’ai vu des mouvements de bras. L’un a pris la fuite, un autre a armé son bras poing fermé pour jeter un projectile sur les policiers. À ce moment-là, j’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise", a-t-il détaillé. "Lors de mon tir, je n’ai absolument pas visé la tête".
L'avocat général a indiqué que les déclarations du policier, qui a reconnu avoir utilisé son LBD, donnent "une perspective" mais que le risque de "concertation frauduleuse" est à prendre en compte. Ainsi, la détention provisoire est requise afin de "préserver l'information jusqu'à l'interrogatoire".
De son côté, l'avocat du policier, Me Pierre Gassend, a demandé la remise en liberté de son client sous contrôle judiciaire, affirmant qu'il n'y avait "aucun risque" qu'il fasse pression sur la victime, et qu'il pourrait être hébergé loin de Marseille. La demande d'un autre policier mis en examen dans ce dossier, qui souhaite quant à lui la fin de son contrôle judiciaire, sera examiné ce jeudi e à huis clos.
Quatre policiers ont été mis en examen au total dans cette affaire. Le placement en détention provisoire de ce policier marseillais de 35 ans a déclenché une vague de colère dans les rangs policiers, qui s'est traduite par une vague d'arrêt maladie et un service minimum appliqué pour des milliers de fonctionnaires partout en France.