Colmar : Après 10 jours de cavale, l'assassin présumé d'un Afghan et son complice en garde à vue

Le tueur présumé, âgé de 17 ans, a été interpellé ce mardi à Sarcelles (Val-d'Oise). Le second suspect a été arrêté quelques heures plus tard, dans la nuit de mardi à mercredi, lors d'une opération de police à Colmar (Haut-Rhin). Le point sur cette enquête.
Colmar : Après 10 jours de cavale, l'assassin présumé d'un Afghan et son complice en garde à vue
Illustration. (PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17 avec AFP
Le mercredi 24 août 2022 à 13:19

Ils étaient activement recherchés depuis un peu plus d'une semaine : les deux principaux suspects de l'assassinat d'un jeune réfugié afghan à Colmar ont été arrêtés coup sur coup, le tireur présumé mardi en banlieue parisienne et son complice la nuit suivante, à quelques centaines de mètres du lieu du crime.

La cavale de l'auteur présumé du coup de feu mortel, âgé de 17 ans, s'est achevée à Sarcelles (Val-d'Oise) mardi en début d'après-midi. D'abord placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre, il devait être transféré à Mulhouse pour être interrogé par la PJ locale, chargée de l'enquête au côté du commissariat de Colmar.

Selon les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), le suspect, qui résidait à Colmar, a été condamné à six reprises pour des affaires de vol, de recel, de dégradation de biens publics et de stupéfiants. Sa dernière condamnation, pour trafic de stupéfiants, à quatorze mois de prison, dont neuf ferme, remontait à septembre 2021, ont précisé les DNA.

Les policiers du RAID et de la BRI sur place

Son complice, tout juste majeur, a été interpellé quant à lui dans la nuit de mardi à mercredi en compagnie de deux autres personnes dans le quartier Europe de Colmar, où les faits ont été commis, à l'issue d'une spectaculaire opération de police.

En fin d'après-midi mardi, des policiers du RAID et de la BRI, lourdement armés et épaulés par leurs collègues de Colmar et des CRS, ont investi et bouclé une tour de 15 étages, située à 500 mètres des lieux de l'assassinat. Pendant de longues heures, les habitants de cette tour qui souhaitaient regagner leur domicile ont dû patienter à l'extérieur avant d'être autorisés à y retourner peu avant minuit.

Puis vers 02h00 du matin, les individus menottés, visiblement assez jeunes, sont sortis dans le calme par l'entrée principale, encadrés par les policiers et sous les yeux de quelques dizaines de badauds avant d'être emmenés à bord de véhicules de police, a constaté un correspondant de l'AFP.

Confirmant ces arrestations, la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard a simplement indiqué que "les investigations du juge d'instruction se poursuivent", prévenant qu'elle ne communiquerait de nouveau que jeudi "en fin de journée", à l'issue des gardes à vue.

«On veut la justice»

En visite le 14 août chez des amis dans le quartier Europe, un quartier de reconquête républicaine (QRR) situé à l'ouest de Colmar, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, a été tué d'une balle dans le thorax.

Importuné par les bruits d'un scooter alors qu'il était avec des amis, il avait demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'avait alors insulté, avant de revenir "avec plusieurs individus". Une rixe avait alors éclaté entre les deux groupes et, "alors qu'une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu (...) en direction de la victime", avait détaillé Mme Sorita-Minard qui a ouvert une information judiciaire contre X pour assassinat.

Le jeune Afghan était décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante. L'autopsie a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle. Quant au tireur présumé et son complice, qui lui aurait fourni l'arme, ils avaient pris la fuite.

"On remercie la police et on veut maintenant la justice", avait réagi mardi, après la première interpellation, Sardarwali Tarakhil, ami de la victime, tout en se demandant comment le tireur "a pu arriver à Sarcelles" sans être inquiété pendant sa fuite.

L'émotion reste vive dans la communauté afghane. "Je ne veux plus vivre ici, je n'aime plus cet endroit et j'ai peur", a ainsi confié à l'AFP Ahmad, un Afghan de 23 ans qui n'a pas souhaité préciser son patronyme. La victime, venue lui rendre visite le jour du drame, travaillait comme lui chez le constructeur automobile Stellantis à Mulhouse.