Femme tuée à Nantes : un homme écroué, il affirme avoir eu «un besoin de violences incontrôlable»

L'homme a déclaré qu'au moment des faits, il avait "un besoin de violences incontrôlable" alors qu'il sortait alcoolisé d'une boite de nuit.
Femme tuée à Nantes : un homme écroué, il affirme avoir eu «un besoin de violences incontrôlable»
Illustration. (photo Guillaume Bonnefont/IP3 Press/Maxppp)
Par Actu17 avec AFP
Le mercredi 19 octobre 2022 à 23:40

Un jeune homme de 21 ans a été mis en examen pour homicide volontaire par personne en état d'ivresse pour le meurtre à l'arme blanche d'une femme de 47 ans, tuée en pleine rue dimanche matin à Nantes, a annoncé mercredi le procureur de la République de Nantes Renaud Gaudeul.

Né à Nantes, ce jeune homme célibataire, sans emploi stable et vivant au domicile de ses parents dans le même quartier que la victime, explique les faits par "un besoin de violence incontrôlable" à l'issue d'une sortie alcoolisée en boîte de nuit. Placé en garde à vue lundi matin, il a avoué les faits mardi après les avoir contestés pendant 24 heures, et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Rentrant "furieux" et alcoolisé en voiture d'une soirée en boîte de nuit qui s'était terminée trop tôt à son goût, le jeune homme s'est arrêté devant l'abribus où se trouvait la victime, une voisine qui attendait le bus pour se rendre dans l'établissement de santé où elle travaillait comme femme de ménage. Il explique s'être calmé après avoir échangé avec celle-ci et être rentré chez lui, avant de ressentir à nouveau un "besoin de violence" et de revenir sur les lieux.

23 plaies

"Il s'est emparé d'un couteau de cuisine et est retourné à pied au niveau de l'abribus en espérant, dit-il, que la femme ne s'y trouverait plus", a relaté le procureur de Nantes Renaud Gaudeul lors d'une conférence de presse. "Mais elle était encore là et il s'est précipité vers elle pour lui asséner de très nombreux coups de couteau" a-t-il poursuivi. La victime a ensuite succombé à ses blessures vers 06h30 du matin, et l'autopsie pratiquée lundi fait état de 23 plaies sur le haut du corps dont plusieurs mortelles au niveau du cou.

Le procureur a relevé l'existence d'une "enquête parallèle" menée par les proches et voisins de la victime, qui ont mené des interrogatoires et exploité des images de vidéosurveillance d'un garage et d'un établissement scolaire voisins "en dehors de tout cadre légal".

Le suspect frappé

Après avoir identifié la voiture du suspect, ils se sont introduits à son domicile, où ils ont mené "des fouilles et des prélèvements d'objets qui auraient pu être indispensables pour l'enquête", a regretté le procureur, alors que le suspect indique avoir reçu "des coups de pied et de poings". "Je comprends naturellement l'émotion et la volonté de la famille et des amis de ne pas rester inactifs", a admis le procureur, "mais on ne peut pas cautionner ces méthodes dans un État de droit".

Ce meurtre s'est produit trois semaines après le viol d'une femme de 40 ans, le 24 septembre, dans le centre-ville de Nantes, suscitant un débat sur la sécurité de la ville et une vive émotion dans son quartier.