Le frère du militant Amine Kessaci tué par balles à Marseille : la piste d'un assassinat ciblé évoquée

Un jeune homme de 20 ans, frère cadet du militant marseillais Amine Kessaci, a été tué par balles jeudi à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée.
Le frère du militant Amine Kessaci tué par balles à Marseille : la piste d'un assassinat ciblé évoquée
Amine Kessaci, lorsqu'il s'est exprimé durant une réunion à laquelle participait Emmanuel Macron, en juin 2023 à Marseille. (capture écran vidéo / France 3)
Par Actu17
Le vendredi 14 novembre 2025 à 11:13

Un jeune homme de 20 ans a été abattu ce jeudi 13 novembre dans le 4e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône), vers 14h30, alors qu'il venait de se garer en voiture. "Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", a précisé le parquet de Marseille dans un communiqué. La victime n'était pas connue des services de police ni de la justice. Le parquet a ouvert une enquête pour "assassinat en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime".

Le jeune homme tué était le petit frère d'Amine Kessaci, militant associatif et écologiste engagé à Marseille, notamment contre les violences liées au narcobanditisme depuis l'assassinat de son frère aîné Brahim en 2020. Ce dernier avait été tué par arme à feu, avant que son corps ne soit retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille. Après ce drame, Amine Kessaci avait fondé l'association Conscience, pour venir en aide aux familles endeuillées. Il avait également publié à la rentrée une lettre ouverte à son frère disparu, ouvrage à la suite duquel il avait été placé sous protection judiciaire en raison de menaces reçues.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP l'identité de la victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants. Et je suis en colère qu'on puisse, dans la 2e ville de France, assassiner aussi facilement en plein jour des gens", a-t-elle déclaré.

«Il faut envisager toutes les hypothèses»

Ce vendredi, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a indiqué à franceinfo que toutes les pistes étaient envisagées. "L'enquête démarre et si nous voulons être efficaces, il faut envisager toutes les hypothèses", a-t-il affirmé. Il n'a pas exclu l'éventualité d'un assassinat ciblé en raison des engagements de la famille Kessaci. "Ça rappelle un certain nombre de périodes terribles connues dans notre pays où vous alliez assassiner des personnes simplement parce qu'ils sont membres d'une famille avec laquelle vous avez des problèmes", a-t-il souligné. Le magistrat a également confirmé que la victime était "extérieure à tout ce qui gangrène Marseille", évoquant le narcotrafic et la criminalité organisée, et qu'elle possédait un casier judiciaire vierge.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a réagi auprès de la chaîne d'informations à cette hypothèse d'un assassinat d'avertissement. "S'il s'agissait d'un assassinat d'avertissement, on passerait dans une nouvelle dimension", a-t-il estimé.

À ce stade, aucun lien formel avec le narcobanditisme n'a été établi. Quatorze personnes ont perdu la vie dans des règlements de comptes liés à des trafics de stupéfiants depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.