Le mardi 25 janvier 2022 à 15:58 - MAJ mardi 8 février 2022 à 18:09
Gérald Darmanin a annoncé mardi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) concernant le décès d'Aurélie Langelin en mai 2021 à Douai, pour lequel son compagnon a été mis en examen pour homicide. "S'il y a eu des manquements de la police nationale, il y aura des sanctions", a affirmé sur France Inter le ministre de l'Intérieur, qui a reçu un courrier de la famille de la jeune femme lui demandant une enquête sur d'éventuels dysfonctionnements de la police.
M. Darmanin a ajouté que son collègue de la Justice Eric Dupond-Moretti avait reçu également un courrier de la famille. "J'imagine qu'il fera le même travail", saisir la mission d'inspection de la justice, l'équivalent de l'IGPN, a déclaré le ministre de l'Intérieur. "Car évidemment la question de la poursuite de policiers ou de gendarmes est pénale et (demande) un travail de communauté entre l'Intérieur et la Justice".
Un homme déjà condamné à plusieurs reprises
Aurélie Langelin, 33 ans, mère d'une adolescente de 14 ans, avait été retrouvée morte, couverte d'ecchymoses, au domicile douaisien de son concubin Karim, condamné à de nombreuses reprises notamment pour vols, menaces et violences. Ce dernier a été mis en examen pour homicide.
Peu avant, la victime avait déposé plainte contre lui pour des menaces de mort mais cette plainte, selon sa famille, n'avait pas été transmise au parquet. La police était également intervenue au domicile quelques heures avant les faits. La famille réclame une mission d'inspection semblable à celle qui avait été diligentée dans le cas du féminicide de Mérignac (Gironde), en mai dernier.
"De très nombreux dysfonctionnements" selon l'avocat de la famille
La mère et le frère d'Aurélie Langelin sont "évidemment satisfaits de cette réponse du ministre", s'est félicité leur avocat, Me Damien Legrand, évoquant "de très nombreux dysfonctionnements" dans ce dossier. "Quelques heures avant son décès, les policiers sont sur les lieux, constatent qu'elle est victime de violence et au lieu d’intervenir ils la laissent en présence de celui qui est en train de l’agresser", a-t-il affirmé à l'AFP. Il n'a pas exclu qu'« à la lecture des conclusions de l’IGPN », la famille puisse « déposer une plainte pour non assistance à personne en danger ».
De son côté, la Chancellerie a indiqué que conformément aux instructions diffusées dans une circulaire du 23 septembre 2020, le parquet général et le tribunal judiciaire de Douai ont mis en œuvre un retour d’expérience sur ces faits pour faire un bilan et un diagnostic de la situation.
Des questionnaires ont été envoyés "à tous les services ayant eu à connaître de la situation de la victime et du mis en cause" et sont en cours d’analyse. "Le ministère tirera les conséquences du bilan qui lui sera transmis à l’issue", selon la même source.