Meurtre de Louise : profil du suspect, déroulement des faits... ce qu'il faut retenir des annonces du procureur

Owen L., principal suspect dans le meurtre de Louise, 11 ans, a été présenté à un juge d’instruction ce mercredi soir en vue de sa mise en examen. L’enquête a révélé qu'il avait attiré la jeune fille dans un bois avant de l’agresser mortellement à l’arme blanche, après un accès de colère consécutif à une altercation sur un jeu vidéo en ligne. Placé en garde à vue, il a d’abord nié les faits avant de passer aux aveux. Sa petite amie est poursuivie pour non-dénonciation de crime.
Meurtre de Louise : profil du suspect, déroulement des faits... ce qu'il faut retenir des annonces du procureur
Louise était âgée de 11 ans. (DR)
Par La Rédaction
Le mercredi 12 février 2025 à 21:09

Owen L., le suspect principal dans l'enquête sur le meurtre de Louise, 11 ans, tuée vendredi à Épinay-sur-Orge (Essonne) après sa sortie du collège, est présenté à un juge d'instruction ce mercredi soir en vue de sa mise en examen. Son placement en détention provisoire a été requis, a indiqué le procureur de la République d'Évry, Grégoire Dulin, lors d'une conférence de presse ce mercredi soir. Le magistrat a annoncé dans le même temps l'ouverture d'une information judiciaire du chef de meurtre sur mineure de 15 ans, à l'encontre du tueur présumé, et du chef de "non-dénonciation de crime à l'encontre de sa petite amie".

Lors de sa conférence, le procureur de la République est revenu sur le déroulement des faits. Owen L., décrit comme "violent, nerveux, agressif et jouant de manière intensive aux jeux vidéos" par sa sœur de 19 ans, a quitté son domicile vendredi 7 février peu avant 14 heures après une "altercation en ligne avec un joueur", alors qu'il jouait à Fortnite et qu'il venait de perdre une partie, comme révélé par Actu17. Selon le récit de sa petite amie qui a déclaré avoir assisté à cette scène, Owen L. est revenu dix minutes plus tard. Il lui a dit de "descendre sans crier", puis, alors qu'il était "blessé aux mains", lui a demandé de "lui mettre un pansement". Le jeune homme a ensuite déclaré à sa petite amie, rencontrée début 2024, avoir "fait quelque chose de grave", et d'"avoir porté plusieurs coups de couteau à une collégienne qu’il ne semblait pas connaître". Il a ensuite retiré ses vêtements avant de s'en débarrasser dans une poubelle, tout comme le couteau qu'il a utilisé pour tuer la petite fille. Malgré les recherches des enquêteurs, ni l'arme ni ses effets vestimentaires n'ont été retrouvés à ce stade.

Les investigations ont montré que le téléphone de Louise était éteint dès 14h07 le jour du meurtre. L'exploitation des caméras de vidéoprotection ont permis aux enquêteurs de repérer la présence d'un suspect "âgé de 20 à 25 ans", avec une doudoune noire et une casquette, "qui traversait un passage piétons derrière Louise". Durant leur enquête de voisinage et un porte-à-porte lundi soir, les policiers sont tombés sur un habitant qui leur a déclaré que le suspect sur ces images était Owen L., qui habite à proximité. Le suspect a été interpellé à 20 heures puis placé en garde à vue. La veille, les policiers, durant cette même enquête de voisinage, était tombé sur le jeune homme qui présentait des coupures aux mains. Il avait alors déclaré qu'il avait été victime "d'un accident domestique". Un prélèvement ADN avait alors été réalisé. Les policiers de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Versailles ont ensuite appris, mardi matin, que cet ADN correspondait à celui retrouvé sur les mains de la petite fille.

Des plaies de défense sur les mains de la petite fille

L'autopsie de Louise a révélé qu'elle n'avait pas subi de violences sexuelles, qu'elle avait des plaies de défense sur les mains, qui correspondaient au fait qu'elle s'est "opposée à son agresseur", a souligné le procureur. Le corps de la victime présentait de "très nombreuses plaies causées par un objet tranchant, dans plusieurs zones vitales". Selon une source proche du dossier, au moins quatre plaies ont été relevées au niveau du thorax de l'enfant, et quatre autres au niveau du cou.

Durant sa garde à vue, Owen L., qui faisait "de la boxe et du football", a "nié les faits durant les 24 premières heures", a poursuivi Grégoire Dulin. Sa sœur a été interrogée par les enquêteurs "en qualité de témoin" et a déclaré avoir subi des violences de sa part en mai 2023. Elle avait déposé une main courante à ce sujet. "Elle ne lui parlait plus depuis qu'elle avait subi des violences de sa part en avril 2023", a détaillé le procureur.

«Paniqué par ses cris, il la faisait tomber à terre et lui portait plusieurs coups de couteau»

Le tueur présumé, qui suit un BTS informatique en alternance, et était sans entreprise depuis décembre dernier, "consacre la majeure partie de son temps libre à jouer aux jeux vidéo et reconnaît pouvoir être pris de violentes colères, ce que confirme son entourage". Il a fini par passer aux aveux, disant "regretter" son geste, et confirmant être sorti en colère de chez lui, avec sa doudoune dans laquelle "se trouvait habituellement un couteau de type Opinel". Son intention était, selon lui, de "voler ou de racketter une personne pour se calmer". Il a repéré la petite Louise, qui avait "son téléphone portable autour du cou". "Il l'attirait dans le bois des Templiers sous le prétexte d'y avoir perdu un objet", a décrit le procureur de la République. Une fois à l'abri des regards, Owen L. a déclaré avoir demandé à Louise de fouiller ses affaires en la menaçant avec son couteau. Selon son récit, la petite fille s'est mise à crier. "Paniqué par ses cris, il la faisait tomber à terre et lui portait plusieurs coups de couteau. (...) Il rentrait chez lui ensuite en courant, en empruntant un autre chemin", a précisé Grégoire Dulin.

L'enquête a permis de déterminer que, trois jours avant le meurtre, Owen L. avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur, "prétextant avoir perdu son téléphone dans la forêt et avoir des problèmes de vue". En outre, le suspect a déclaré qu'il n'avait jamais fait l'objet d'un suivi psychologique ou médical, et qu'il lui arrivait de sortir "faire un tour à pied ou en voiture, pour se calmer", quand il était en colère.

La petite amie du suspect a, elle aussi, été déférée ce mercredi soir pour être présentée à un juge d'instruction. Elle est poursuivie pour "non-dénonciation de crime". Le parquet a requis son placement sous contrôle judiciaire. Les parents d'Owen L. ont quant à eux été remis en liberté.