Le jeudi 26 octobre 2023 à 16:04 - MAJ jeudi 26 octobre 2023 à 20:12
Le policier mis en examen dans l'affaire Nahel a vu sa nouvelle demande de remise en liberté refusée par la cour d'appel de Versailles ce jeudi, rapporte BFMTV. Une information confirmée de source judiciaire. Florian M., 38 ans, reste donc en détention provisoire, où il se trouve depuis le 29 juin dernier.
Le policier avait fait une première demande de remise en liberté début juillet, déjà refusée. Une décision confirmée par la chambre de l'instruction de Versailles le 10 août.
"Une nouvelle fois, la justice décide en conscience de laisser en prison un policier, père de famille, au casier judiciaire vierge, qui a utilisé dans le cadre de ses fonctions une arme remise par l'État et conformément aux enseignements qu’il a reçus", déplore Me Laurent-Franck Lienard, l'avocat du policier. "Nous maintenons que sa place n’est pas en prison. Nous poursuivrons nos efforts pour qu’il puisse reprendre au plus tôt une vie d’homme libre".
Florian M. a fait usage de son arme au cours d'une intervention pour un refus d'obtempérer, à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin. Il a tiré un coup de feu sur le chauffard qui était en train de redémarrer, malgré les injonctions des deux fonctionnaires de police. Le conducteur, Nahel M., 17 ans, a été tué. Le policier a été mis en examen pour "homicide volontaire" au terme de 48 heures de garde à vue, avant d'être écroué.
Durant ses auditions dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), le policier en cause - dont les états de service sont irréprochables -, a "expliqué son geste" pour "éviter une nouvelle fuite du véhicule", devant la "dangerosité du comportement routier" du conducteur et la "peur qu'il renverse quelqu'un", mais également par la "crainte d'être percuté" ou de "voir son collègue blessé par le mouvement du véhicule" a détaillé le magistrat. Les deux policiers ont précisé durant leurs interrogatoires s'être "sentis menacés", lorsque le conducteur a redémarré, notamment à cause du fait qu'il y avait un mur "dans leur dos".
La mort de Nahel avait donné lieu à une série de nuits d'émeutes dans de nombreuses villes de France.