Le mercredi 7 août 2024 à 15:52
La fin de l'instruction, dans l'enquête sur l'intervention de police durant laquelle le jeune Nahel est mort, à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin 2023, a été signifiée à toutes les parties le vendredi 2 août dernier, comme révélé par Le Figaro. Deux confrontations ont eu lieu les 15 et 16 juillet derniers dans le cabinet du juge d'instruction entre des témoins et les deux policiers qui sont intervenus.
Le policier de 39 ans qui a ouvert le feu, affecté à la Compagnie territoriale de circulation et de sécurité routières des Hauts-de-Seine (CTCSR 92) et qui a été mis en examen pour "homicide volontaire", a confirmé sa position durant ces auditions, consultées par BFMTV. "Je continue de penser que s'il avait obtempéré depuis le début et qu'il s’était stationné sur le bas-côté de la route, rien de tout cela ne serait arrivé", a-t-il déclaré. "Je suis bien évidemment peiné par sa mort".
Le magistrat instructeur a relevé plusieurs "discordances" dans les déclarations de deux des quatre témoins qui se trouvaient dans la voiture Mercedes conduite par Nahel, qui a refusé d'obtempérer aux forces de l'ordre et s'est lancé dans une dangereuse course-poursuite le jour du drame. Ces derniers ont déclaré que les deux policiers avaient porté des coups de crosse à l'adolescent au volant mais aucune trace n'a été relevée lors de l'autopsie. Trois des témoins ont affirmé avoir entendu un policier alerter Nahel qu'il allait prendre "une balle dans la tête". Interrogé, l'un des fonctionnaires a assuré n’avoir "absolument pas le souvenir d'avoir tenu de tels propos", le second a nié les avoir prononcés.
«C'est le seul moyen que j’avais à ma disposition pour stopper le véhicule»
"Je continue de dire que je me suis senti en danger et je pense que je l’ai été", a également déclaré le policier qui a effectué le tir, alors qu'un expert a déterminé que les deux fonctionnaires n'étaient, selon lui, pas en danger lorsque Nahel a redémarré la voiture, car les roues n'étaient pas tournées vers eux. Un tir "nécessaire pour répondre à la menace", selon le policier aux états de service irréprochables, qui a passé près de cinq mois en détention provisoire. "Au moment de mon tir, pour moi, mon collègue avait encore les bras à l’intérieur du véhicule, nous étions face à un conducteur qui, quelques secondes avant, a manqué de percuter deux personnes. Je pense qu'il était de mon devoir d'empêcher qu’un drame arrive", a-t-il justifié. "C'est le seul moyen que j’avais à ma disposition pour stopper le véhicule".
Le policier ayant ouvert le feu a également signifié qu'il y avait beaucoup de soleil le jour des faits, que "le reflet du pare-brise a très fortement atténué" sa vision de l’intérieur du véhicule et qu'il n'avait vu que "des gesticulations". L'avocat du fonctionnaire mis en examen, Me Laurent-Franck Liénard, a indiqué à nos confrères qu'il allait faire des observations à des fins de non-lieu.