Le mercredi 15 novembre 2023 à 13:54
Florian M., le policier de 38 ans mis en examen dans l'affaire Nahel, a été remis en liberté ce mercredi et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris, confirmant une information de France Inter. Le fonctionnaire était en détention provisoire depuis près de cinq mois.
Une précédente demande de remise en liberté avait été refusée fin octobre. Le juge a cette fois estimé que le risque de concertation ne suffit plus à maintenir l'agent en détention, les parties civiles ayant été auditionnées, tout comme les policiers impliqués dans cette intervention.
Dans le cadre de son contrôle judiciaire, Florian M. a reçu l'interdiction de se rendre à Nanterre, de porter une arme et d'entrer en contact avec les parties civiles. "Par décision du 15 novembre 2023, les juges d'instruction ont décidé d'y faire droit, estimant que les critères légaux de la détention provisoire du policier incarcéré depuis le 29 juin 2023 n'apparaissaient plus remplis à ce stade de l'instruction", indique le parquet de Nanterre.
Florian M. a fait usage de son arme au cours d'une intervention pour un refus d'obtempérer, à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin. Il a tiré un coup de feu sur le chauffard qui était en train de redémarrer, malgré les injonctions des deux fonctionnaires de police. Le conducteur, Nahel M., 17 ans, a été tué. Le policier a été mis en examen pour "homicide volontaire" au terme de 48 heures de garde à vue, avant d'être écroué.
Durant ses auditions dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), le policier en cause - dont les états de service sont irréprochables -, a "expliqué son geste" pour "éviter une nouvelle fuite du véhicule", devant la "dangerosité du comportement routier" du conducteur et la "peur qu'il renverse quelqu'un", mais également par la "crainte d'être percuté" ou de "voir son collègue blessé par le mouvement du véhicule" a détaillé le magistrat. Les deux policiers ont précisé durant leurs interrogatoires s'être "sentis menacés", lorsque le conducteur a redémarré, notamment à cause du fait qu'il y avait un mur "dans leur dos".
La mort de Nahel avait donné lieu à une série de nuits d'émeutes dans de nombreuses villes de France.