Le vendredi 29 novembre 2024 à 18:46
Un rebondissement dans l'affaire Émile ? Un an et quatre mois après la disparition du petit garçon dans le village du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), deux traces d’ADN humain inconnues ont été découvertes sur les ossements et les vêtements de l’enfant, rapporte ce vendredi soir RTL. Ces traces, identifiées par le laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux, sont dégradées et partielles. Elles n’appartiennent pas à Émile ni à un membre de sa famille.
Les experts ont indiqué que ces traces ADN sont dégradées. Un spécialiste a précisé à RTL : "Avec l'humidité et au bout d'un certain temps, les masques et les gants peuvent devenir poreux et laisser échapper des cellules". En effet, pour qu’un ADN soit exploitable, il faut retrouver au moins une dizaine de caractéristiques différentes. Or, les échantillons partiels identifiés n’offrent qu’un faible nombre de caractéristiques interprétables. Cela élargit considérablement l’éventail des possibles correspondances avec d’autres empreintes génétiques et complique les analyses.
Les enquêteurs n’écartent pas non plus l’hypothèse d’une contamination accidentelle. Les vêtements et ossements d’Émile ont été manipulés à de nombreuses reprises, d’abord lors de leur découverte par une randonneuse le 30 mars 2024, puis durant la première série d’analyses menées par l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie (IRCGN). Malgré les précautions prises par les experts, des contaminations indirectes restent possibles.
Les juges et les enquêteurs poursuivent leurs investigations en élargissant leurs recherches à d’autres éléments, notamment l’analyse de l’environnement où les restes du petit garçon ont été retrouvés, ainsi que l’exploitation des données de téléphonie mobile enregistrées à proximité.
Disparu mystérieusement le 8 juillet 2023
Émile, âgé de deux ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023 au Vernet, un village de montagne de 125 habitants situé à 1 200 mètres d’altitude, où il séjournait chez ses grands-parents maternels pour les vacances d’été. Le parquet de Digne a ouvert une enquête dès le 12 juillet. Quelques jours plus tard, une information judiciaire a été confiée au pôle de l’instruction d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). À la mi-août, l’enquête a été élargie à des faits criminels pour "enlèvement" et "séquestration".
Le 30 mars 2024, une randonneuse a découvert des ossements appartenant à l’enfant à proximité du hameau, et d’autres fragments ont été retrouvés le 8 avril. La mort du petit Émile reste, à ce stade, inexpliquée. Aucune piste – accidentelle ou criminelle – n’ayant été écartée.