Paris : L'étudiant tchadien interpellé vendredi remis en liberté, deux autres suspects poursuivis

Trois jeunes hommes ont été interpellés vendredi soir à Paris, soupçonnés d'avoir tenté d'incendier une poubelle, près de la place de la Concorde. Souleyman A., qui avait déjà été interpellé fin mars avant de déposer plainte contre les policiers pour des propos menaçants et humiliants notamment, a été laissé libre sans charge.
Paris : L'étudiant tchadien interpellé vendredi remis en liberté, deux autres suspects poursuivis
Illustration. (A17)
Par La Rédaction
Le dimanche 16 avril 2023 à 21:15

Souleyman A., un étudiant tchadien de 23 ans, avait été interpellé vendredi soir, tout comme deux autres étudiants, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites, près de la place de la Concorde à Paris. Au terme de 48 heures de garde à vue, le jeune homme a été remis en liberté. "En ce qui le concerne, la procédure a été classée sans suite au motif que l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée", nous indique le parquet de Paris.

Les deux autres hommes, âgés de 19 ans, qui se trouvaient avec lui font quant à eux l'objet de poursuites. "L'un est déféré en vue d'une comparution immédiate pour 'dégradation par incendie'. Le second sera présenté au délégué du procureur pour une alternative aux poursuites pour 'participation a un groupement en vue de commettre des dégradations'", poursuit le parquet.

Les trois hommes ont été interpellés par des policiers en civil de la brigade des réseaux franciliens (BRF) vers 21h30 ce soir-là, alors qu'ils tentaient d'incendier une poubelle dans la rue Saint-Florentin. Selon les fonctionnaires, ces derniers leur auraient fait part, juste avant, de leurs intentions, en les confondant avec des émeutiers.

«Les policiers avaient menti»

Souleyman A. faisait partie du petite groupes de personnes interpellées dans la nuit du 20 au 21 mars dernier à Paris, lorsque des policiers de la BRAV-M ont été enregistrés à leur insu, alors qu'ils tenaient des propos menaçants et humiliants, envers l'étudiant, notamment. Deux enquêtes ont été ouvertes après la diffusion de cet enregistrement, l'une judiciaire, la seconde administrative. L'inspection générale de la police nationale (IGPN) est chargée des investigations. L'étudiant a de son côté déposé une plainte pour "agression sexuelle" et "menace de commettre le crime de viol" contre l'un des policiers, ainsi que pour "violation des libertés individuelles", "violences" et "faux en écriture publique".

Suite à la remise en liberté sans charge de cet étudiant de 23 ans, son avocat Me Arié Alimi, affirme sur Twitter que "les policiers avaient menti. La préfecture avait menti. Les policiers ont-il provoqué et participé à des incendies ? Est ce une pratique courante sur instruction de la préfecture. Les vidéos parleront".