Le vendredi 17 mai 2024 à 12:11 - MAJ vendredi 17 mai 2024 à 15:09
Mise à jour 15h00 : Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé en début d'après-midi que le recours du suspect visant à contester son expulsion, avant été refusé et qu'il faisait l'objet d'une fiche de recherche. Plus d'informations ici.
12h10. L'homme armé d'un couteau qui a été abattu par la police alors qu'il venait d'incendier la synagogue de Rouen (Seine-Maritime) a été identifié. Il était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis moins d'un an, indique une source proche de l'affaire. Mais la mesure n'était pas exécutable étant donné qu'il avait engagé un recours administratif.
Les policiers et les sapeurs-pompiers ont été alertés peu avant 7 heures. A leur arrivée, un homme se trouve sur le toit de la synagogue tandis que de la fumée se dégage de l'édifice religieux. Le suspect armé d'un couteau a sauté du toit et s'est dirigé vers l'un des policiers "le bras toujours levé vers lui", a décrit le procureur de la République de Rouen, Frédéric Teillet. L'agresseur a continué à avancer malgré les injonctions des forces de l'ordre. Le policier a alors ouvert le feu "à cinq reprises, touchant quatre fois" le suspect qui s'est effondré et qui est décédé malgré l'intervention des secours.
Le procureur de la République a indiqué qu'une carte de transport de Rouen avait été découverte sur le suspect. C'est ainsi que les policiers ont obtenu une identité qui est vraisemblablement celle du suspect, mais qui devra être confirmée. Elle correspond à celle d'un homme visé par cette OQTF qui est inconnu des services de renseignement.
"Les pompiers et les services de police constatent la présence d'un individu qui brandit une barre de fer"
Le procureur de Rouen, Frédéric Teillet, s'exprime suite à la tentative d'incendie d'une synagogue pic.twitter.com/U2m1YSDDiB
— BFMTV (@BFMTV) May 17, 2024
La garde à vue du policier va être levée
Deux enquêtes ont été ouvertes dans cette affaire. La première confiée à la direction zonale de la police nationale (DZPN) pour "incendie volontaire en raison de la religion", "violences volontaires avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "violences volontaires avec arme sur personne chargée d’une mission de service publique", le suspect ayant également agressé les pompiers. La seconde enquête, confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), a été ouverte du chef "d'homicide volontaire" et vise le policier ayant fait usage de son arme. Ce dernier a été placé en garde à vue. Néanmoins, le procureur de la République a indiqué avoir visionné des images de vidéoprotection qui montrent que le policier a manifestement "fait usage de son arme, à mon sens dans les conditions prévues par le code de sécurité intérieure (CSI)". "Sa garde à vue va être levée dès la fin de son audition", a-t-il précisé.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s'est pas saisi du dossier à ce stade et le parquet de Rouen reste donc compétent.