Voiture de police attaquée à Paris : un suspect remis en liberté sous contrôle judiciaire

Mickaël G., 24 ans, a comparu devant le tribunal judiciaire de Paris ce mardi, soupçonné d'avoir participé à l'attaque d'une voiture de police lors d'une manifestation "contre les violences policières". Libéré sous contrôle judiciaire, il devra comparaître à nouveau le 2 novembre.
Voiture de police attaquée à Paris : un suspect remis en liberté sous contrôle judiciaire
Une voiture de police a été attaquée par une vingtaine d'individus à Paris, samedi 23 septembre 2023. (capture écran / @ArnaudCesarV)
Par Actu17
Le mardi 26 septembre 2023 à 19:55 - MAJ mercredi 27 septembre 2023 à 00:05

Après 48 heures de garde à vue, Mickaël G., 24 ans, a comparu ce mardi après-midi devant le tribunal judiciaire de Paris pour des faits de "violences volontaires". Il est soupçonné d'avoir pris part à l'attaque d'une voiture de police lors d'une manifestation "contre les violences policières", samedi dernier à Paris. Plusieurs vidéos amateurs montrant les faits ont été publiées sur les réseaux sociaux.

Il est reproché au prévenu d'avoir été parmi les agresseurs au visage masqué qui ont attaqué une voiture de police à coups de barres de fer et de jets de projectiles. Cette attaque a contraint l'un des fonctionnaires de la brigade territoriale de contact (BTC) du XVIIIe arrondissement, à sortir du véhicule, arme à la main, pour faire reculer les auteurs et éloigner le danger. Mickaël G. est également soupçonné d'avoir participé à des dégradations sur la vitrine et le distributeur automatique de la Caisse d'Épargne située sur le boulevard de Clichy.

Pour préparer sa défense en dehors de l'agitation médiatique, l'avocate de Mickaël G. a demandé un renvoi de l'audience à une date ultérieure. "Depuis samedi, on voit défiler des images choquantes. On reconnaît mon client sur ces images puisqu’il est le seul à porter un masque à gaz blanc. Certes, il se trouvait sur les lieux au moment des faits, mais à aucun moment il n’apparaît avec une barre de fer à la main", a-t-elle argumenté. Concernant les dégradations de la Caisse d'Épargne, elle a évoqué qu'"éventuellement, on le voit avec un plot taper contre la banque".

Le parquet avait requis son placement en détention provisoire

Face à ces arguments, le ministère public a requis son placement en détention provisoire, mettant en avant le "risque de réitération élevé". Cependant, après une courte délibération, la présidente de la 23e chambre correctionnelle a décidé de laisser Mickaël G. en liberté sous contrôle judiciaire. Il devra pointer une fois par semaine au commissariat et n'aura pas le droit de participer à des manifestations jusqu'à la date de son procès, fixée au 2 novembre prochain.

De leur côté, les quatre policiers qui étaient dans le véhicule au moment de l'attaque n'ont pas encore pu reprendre le travail et restent sous le choc. Trois d'entre eux ont été blessés. Mickaël G., inconnu jusqu'ici des services de la justice et vivant actuellement chez sa mère dans le Val-de-Marne, tout en suivant une formation dans un fast-food, n'a pas pris la parole lors de l'audience.

Réagissant à la remise en liberté sous contrôle judiciaire du prévenu de 24 ans, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, a dénoncé cette décision, sur X. "On nous parlait de sanctions fermes, dissuasives, rapides. Fallait préciser la condition : être policier", a-t-elle écrit, en faisant référence aux deux policiers ayant été placés en détention provisoire ces derniers mois, à Marseille, et dans l'affaire Nahel, à Nanterre.

«On peut légitimement se poser la question de l’appartenance syndicale des magistrats qui ont pris cette décision»

"C'est une décision scandaleuse", déplore Éric Henry, délégué national du syndicat Alliance Police Nationale, à Actu17. "Le parquet avait requis de son côté le placement en détention provisoire du mis en cause. On peut légitimement se poser la question de l’appartenance syndicale des magistrats qui ont pris cette décision. On apprend dans le même temps que brandir une pancarte '1 flic = 1 balle' (lors d'une manifestation à Besançon samedi, ndlr) ne constitue aucune infraction pénale ! Face à la haine anti-flic, les forces de l’ordre sont désespérément bien seuls pour y faire face".