Le mardi 29 mars 2022 à 11:02 - MAJ mardi 29 mars 2022 à 15:59
Treize personnes dont cinq mineurs ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) pour des incendies, dégradations et violences, expression d'une colère née après la mort d'un habitant tué par un tir policier samedi.
Plus calme que les deux nuits précédentes, la soirée a été marquée par plusieurs incendies sur les trois communes. Au total, 11 containers poubelle et 4 véhicules ont été incendiés et des barricades de fortune érigées, a appris l'AFP de source policière. Vers 1h30 à Sevran, une ancienne salle de sport désaffectée de 100m2 a été détruite par les flammes. Aucune personne n'a été blessée, selon la même source.
Durant la nuit, 13 personnes, dont 5 mineurs, ont été arrêtées notamment pour "dégradations volontaires par incendie" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", des fonctionnaires ayant été ciblés par des tirs de projectiles. Les deux jours précédents, 16 personnes, dont 4 mineurs, avaient été placées en garde à vue. Trois d'entre elles ont par la suite été écrouées en attendant leur procès.
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A moins de deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour s'est rendu mardi matin au commissariat de la ville et devant le local incendié. "Nous éradiquerons la racaille comme il fallait terroriser les terroristes", a-t-il déclaré à la presse. "En se précipitant à Sevran, Eric Zemmour se comporte en charognard. Les forces de l'ordre comme les habitant.e.s ont besoin de justice et d'apaisement", a réagi sur Twitter le président du département, Stéphane Troussel.
Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit "JP", un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran, père de quatre enfants. Vers 12h30, un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et a tenté de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville.
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"Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement", a retracé dimanche Eric Mathais, le procureur de Bobigny. Grièvement blessé à l'omoplate gauche, selon une source policière, le chauffeur de la fourgonnette est décédé en fin d'après-midi à l'hôpital des suites de ses blessures.
"C'est un meurtre, c'est une injustice", ont dénoncé des habitants rencontrés par l'AFP lundi. Selon leurs récits, "JP" avait subtilisé le véhicule de son employeur, prestataire pour une plateforme logistique de livraison de colis, en réaction à un salaire non-versé.
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé "en état de choc", n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet. Une "marche blanche" sera organisée dans les prochains jours par la famille de la victime.