Le dimanche 24 septembre 2023 à 17:21
Un homme de 49 ans a été interpellé ce mercredi, suspecté d'être l'auteur de l'incendie meurtrier qui a eu lieu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2023, à Saint-Denis. L'incendie avait coûté la vie au caporal-chef Dorian Damelincourt, un pompier de 24 ans en poste à la caserne de La Courneuve.
Le drame s'était déroulé au premier sous-sol du parking souterrain d'un immeuble d'habitations, rue du Landy. Le feu avait brûlé 23 voitures et s'était propagé rapidement aux étages supérieurs, nécessitant l'évacuation de l'immeuble. Le jeune pompier, natif de Bourg-Saint-Maurice (Savoie) et qui avait rejoint les rangs de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris près de quatre ans auparavant, était intervenu sur place. Il était décédé d'un arrêt cardio-respiratoire, vraisemblablement intoxiqué par les fumées et possiblement atteint par une explosion.
Une dette locative de près de 17 000 euros
Une enquête "en recherche des causes de la mort" avait été ouverte et confiée au service départemental de police judiciaire (SDPJ). Les images de vidéoprotection ont permis d'identifier le suspect, un locataire de l'immeuble en question. D'après une source proche de l'affaire, ce dernier avait une dette locative de près de 17 000 euros et était menacé d'expulsion. La veille de l'incendie, il avait retiré son véhicule du parking. Des bidons d'essence ont été retrouvés dans son box. Interpellé ce mercredi puis placé en garde à vue, le suspect a nié les faits, selon une source proche de l'affaire, confirmant une information de Valeurs Actuelles. Le quadragénaire a été présenté à un juge d'instruction avant d'être mis en examen pour "destruction du bien d'autrui par moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort", et placé en détention provisoire. Une qualification pour laquelle il encourt la perpétuité.
Cet incendie avait eu lieu dans un contexte de vives tensions, durant la période d'émeutes survenues après la mort d'un adolescent à Nanterre, tué par un policier lors d'une intervention pour un refus d'obtempérer. Néanmoins, le lien entre l'incendie et les émeutes a été rapidement écarté par les enquêteurs. Par ailleurs, l'immeuble avait déjà été touché par un sinistre similaire en 2015. Sur place, certains habitants avaient immédiatement soupçonné une escroquerie à l'assurance.
Le décès du jeune pompier avait suscité un vif émoi, notamment au sein du gouvernement et de la communauté des sapeurs-pompiers.