Nord : Un policier «sérieusement blessé», percuté lors d'un refus d'obtempérer à Anzin

Le chauffard a été interpellé et placé en garde à vue. De la drogue a été trouvée dans sa voiture.
Nord : Un policier «sérieusement blessé», percuté lors d'un refus d'obtempérer à Anzin
Illustration. (Thierry Lindauer/Photo PQR/La Montagne/Maxppp)
Par Actu17 avec AFP
Le mardi 20 septembre 2022 à 08:52 - MAJ mardi 20 septembre 2022 à 17:33

Un policier a été grièvement blessé à Anzin, près de Valenciennes (Nord), percuté par le conducteur d'un véhicule qui transportait de la drogue et tentait d'échapper à un contrôle des douaniers, nouvel incident dans le cadre d'un refus d'obtempérer.

Le policier, dont le pronostic vital n'est pas engagé, a été blessé notamment au dos, selon la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Nord. Souffrant de "multiples fractures", il était toujours hospitalisé en fin de matinée mardi. Une source policière a indiqué qu'il était "sérieusement blessé aux jambes".

Âgé de 29 ans, le conducteur du véhicule a été interpellé et placé en garde à vue, a indiqué la DDSP. Selon un procès-verbal consulté par l'AFP, il a déclaré être né au Maroc et être sans domicile fixe, et été trouvé notamment en possession d'une carte d'identité belge.

Selon la DDSP, les douanes ont voulu contrôler un véhicule lundi vers 23h30, mais le conducteur ne s'est pas arrêté et il a été pris en chasse. La police s'est alors positionnée à un rond-point de cette commune de l'agglomération de Valenciennes, dans l'objectif de crever les pneus de ce véhicule avec un stop-stick (une herse, ndlr). Mais le chauffard a pris "le rond-point à contre-sens" et percuté le policier avant de "finir sa course dans un poteau", a indiqué la DDSP.

Déjà connu des services de police

Selon une source policière, le jeune homme est "défavorablement connu" de la police. Le procès-verbal consulté par l'AFP mentionne la saisie de "quatorze paquets semblants contenir des stupéfiants", ainsi que d'un couteau de type cran d'arrêt et un poing américain. Une autre source policière a quant à elle évoqué "un kilo de stupéfiants" dans le véhicule.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a confirmé sur Twitter que de la drogue avait été retrouvée dans la voiture. "Chaque jour, nos forces de l’ordre sont confrontées à des tentatives de meurtre en faisant leur métier. Nous devrions tous les soutenir plutôt que tenir avec les délinquants", a-t-il tweeté, affirmant que le policier était "grièvement blessé" à la suite de ce "refus d’obtempérer".

Selon une source syndicale, les collègues du policier, de la patrouille du groupe de sécurité de proximité "sont extrêmement choqués". "Tant que les décisions de justice seront ce qu'elles sont, les voyous ne craindront jamais la police et malheureusement on le constate tous les jours", a réagi Frédéric Lagache, délégué général du syndicat Alliance Police Nationale.

"Percuté de plein fouet par un criminel de la route qui refusait de s’arrêter", a réagi Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police (SIPC), sur Twitter. "Cette nuit, je pense à Christian, policier du GSP de Valenciennes grièvement blessé à Anzin. Le conducteur, qui transportait de l’héroïne, voulait à tout prix fuir douane et police, quitte à tuer".

«Que la justice soit intransigeante et très ferme»

"Les conséquences de l'angélisme prôné par certains pour les interpellations, suite à des refus d'obtempérer, doivent être prises très aux sérieux, et doivent impérativement faire prendre conscience de la dangerosité extrême de notre profession", réclame Jean-Marc Tranchant, délégué zonal Nord pour l’UNSA Police. "Il faut sortir du blabla condescendant et que la justice soit intransigeante et très ferme !" ajoute-t-il, souhaitant "tout son soutien et indéfectible" au policier blessé "ami de longue date".

"Le mépris de politiciens pour les forces de l'ordre, un permis moral de tuer", lance de son côté, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, sur Twitter. "Forcé d’abandonner sa voiture hors service après avoir percuté violemment un policier, l’auteur du refus d’obtempérer cette nuit à Anzin a choisi de continuer sa fuite à pied. Sans scrupule ni regard pour sa victime au sol".

En 2022, deux gendarmes ont été "sérieusement blessés" lors d'un refus d'obtempérer fin août dans la Creuse. En février, une policière avait été "gravement blessée" à Lille, percutée par un automobiliste. Le dernier décès policier remonte à août 2020 dans la Sarthe.

Selon des chiffres obtenus par l'AFP de source policière, le nombre de refus d'obtempérer en zone police est stable ces trois dernières années. Il y en a eu 14 256 en 2021, contre 13 018 en 2020 et 14 075 en 2019.