Le mercredi 5 avril 2023 à 17:25
Le journaliste reporter d'images Amar Taoualit, 24 ans, a déposé plainte auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ce mardi a-t-on appris, suite à des violences présumées commises par des membres de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (BRAV-M), lors d'une manifestation contre la réforme des retraites à Paris.
Les événements en question ont été filmés par le plaignant, le jeudi 16 mars dernier, place Vendôme à Paris (Ier). La vidéo montre des policiers de la BRAV-M, encerclant des manifestants. Alors que le journaliste filme la scène, plusieurs policiers lui ordonnent de "dégager" et de "rentrer chez lui". "Laissez-nous travailler !", ajoute l'un des fonctionnaires. Le journaliste rappelle sa profession et exhibe sa carte de presse avant d'être aspergé de gaz lacrymogène et repoussé par les policiers. Il se retrouve ensuite par terre. "Pourquoi me suis-je fait gazer ? Je voulais savoir. C’est important pour le métier de journaliste", lance le jeune homme qui cherche à parler à un commissaire de police.
Nouvelle pièce à ajouter au dossier des Brav-M. Cette fois, contre la liberté d’informer, avec l’agression de notre journaliste @TaoualitAmar, délibérément aspergé de gaz lacrymogène le 16 mars.
Voici ses images: pic.twitter.com/PiueA1cViK— Loopsider (@Loopsidernews) March 30, 2023
Pierre Brunisso, l'avocat d'Amar Taoualit, a déclaré à l'AFP que cette agression contre un journaliste représente une "atteinte extrêmement grave à la liberté de la presse" et que des "sanctions immédiates" sont nécessaires. Le média Loopsider, pour lequel Taoualit travaille régulièrement, a également publié un communiqué, condamnant cet acte comme une "attaque délibérée contre la liberté de la presse", appelant le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à rappeler aux forces de l'ordre leur obligation de respecter les droits des journalistes et de les protéger.
38 enquêtes confiées à l'IGPN et l'IGGN
Depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites, plusieurs journalistes et manifestants ont dénoncé des violences de la part des forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur a révélé que 36 enquêtes judiciaires avaient été ouvertes par l'IGPN et deux par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) concernant des violences illégitimes présumées.
La BRAV-M fait l'objet de critiques récurrentes de la part de dirigeants politiques de gauche, qui estiment que l'unité fait preuve d'une brutalité excessive. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pris la défense de cette brigade spécialisée, lors de sa présence sur le plateau de "Touche pas à mon poste", sur C8, lundi soir, affirmant qu'elle est essentielle pour appréhender les individus violents présents lors des manifestations. Il a dans le même temps exclu toute possibilité de dissolution de l'unité.