Le mardi 18 juillet 2023 à 10:49
C’est un nom que personne n’a oublié dans les quartiers Nord de Marseille (Bouches-du-Rhône). Selon les informations d'Actu17, Zaire Laribi, 43 ans, surnommé "Zaza" ou bien encore "Général Z", un des principaux tenanciers du trafic de stupéfiants, de la cité de La Castellane (16e), a été la cible d’une tentative de meurtre, au cours de la soirée du 11 juillet, dans la commune du Rove, limitrophe de Marseille.
Le soir des faits, peu après 20 heures, un commando de plusieurs inconnus ouvre le feu en direction de "Zaza" alors qu’il se trouve non loin d’un bar. Ce poids lourd du narcotrafic à Marseille est touché à un bras mais parvient à échapper à ses poursuivants.
Toujours selon les informations d'Actu17, au moins trois véhicules, dont une Audi A1 et une Renault Clio, auraient été utilisés par les auteurs de cette tentative de meurtre. Blessé, Zaire Laribi a été soigné avant d’être interrogé par les gendarmes, premiers intervenants sur les lieux. Sollicité concernant cette affaire, le parquet d'Aix-en-Provence ne nous a pas répondu.
Selon les premières investigations, Zaire Laribi était récemment sorti de prison quand il a été pris pour cible. Décrit comme un baron du narcobanditisme marseillais, ce quarantenaire avait été condamné à 10 ans de prison, assortie d’une peine de sureté des deux tiers, et 500 000€ d’amende en décembre 2017, pour son implication dans un vaste trafic de drogue au sein de la cité de La Castellane. Et plus précisément pour son rôle de leader sur l’un des trois points de deal de cette cité, la place du Mérou. A l’époque, l’accusation l’avait même dépeint comme "le PDG de cette entreprise, toujours loin de la classe ouvrière et qui ne se salit pas les mains".
Interpellé le 14 juin 2015 à Marseille, "Zaza" avait nié son implication dans un quelconque trafic de drogue tout au long de l’instruction de cette affaire ainsi que lors de son procès, aux côtés de 26 autres prévenus, dont la plupart avait reconnu les faits.
«Il a l'ambition de devenir un grand bandit, il en a d'ailleurs les épaules»
Au moment de son arrestation par les policiers l’OFAST, le solde de ses comptes était créditeur de près de 118 500€. Il était également soupçonné d’avoir blanchi ses gains liés au trafic dans l’achat de deux appartements et d’un mobil-home à Septèmes-les-Vallons, située au nord de Marseille. Deux armes de poing, dont un Glock 19 calibre 9 mm Parabellum, muni d’un dispositif de tir en rafale et d’un kit de conversion en arme d’épaule, lui appartenant, avaient également été saisis. "Zaza" était également en possession d’un dispositif de détection de sonorisation et de balise de géolocalisation ultra-sophistiqué.
Au cours de ses réquisitions, le procureur de la République de Marseille avait estimé que Zaire Laribi avait "récupéré le plan quand l'équipe de la Tour K, gérée par son cousin Nordine Achouri, est tombée en 2013". "Il a l'ambition de devenir un grand bandit, il en a d'ailleurs les épaules. Il adopte un mode de vie intelligent, très loin de la cité" avait-il assuré et comme l’avait retranscrit La Provence. "Il pense même qu'il peut avoir du poids sur un certain nombre de personnes : alors qu'il est en contact téléphonique avec Abousevian Kadri, le chauffeur de Samia Ghali (sénatrice des quartiers Nord, ndlr), il va jusqu'à menacer de traîner l'élue par les cheveux, de lui envoyer des jeunes, si elle n'intervient pas pour le logement de sa sœur..." avait encore indiqué le représentant du Ministère public.
Avant cette peine de 10 ans de prison, Zaire Laribi avait écopé de quatre condamnations entre les années 2000 et 2010 pour des faits de "rébellion", "violences en réunion", "détention et transport d’arme".
«Ça reflingue à La Castellane et ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé»
"Zaïre Laribi, c’est un très très beau voyou, très proche de Mimo, alias Mohamed Djeha, le boss de La Castellane, en fuite depuis de nombreuses années et qui vient d’être interpellé en Algérie", détaille un enquêteur spécialisé dans la lutte contre le narcobanditisme. "Ça reflingue à La Castellane et ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé". Une réflexion en référence à une autre tentative de meurtre contre un autre malfaiteur d’envergure, originaire de la cité de La Castellane : Mohamed T., alias "Sarko".
Présenté comme l’un des patrons de la Tour K, cet homme âgé de 42 ans, avait été blessé par balle à un bras et au niveau du torse, à la fin du mois de janvier dernier, au cours d’une fusillade entre les occupants de plusieurs véhicules à Empuriabrava, en Espagne, comme l’avait révélé Le Journal du Dimanche. Mohamed T. s’était rendu dans un hôpital de Perpignan (Pyrénées-Orientales), avant de tourner les talons, sans avoir été soigné, mécontent du temps d’attente aux urgences…