Le jeudi 3 août 2023 à 16:57 - MAJ jeudi 3 août 2023 à 17:10
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé ce jeudi de maintenir le policier mis en examen dans l'enquête sur la violente agression du jeune Hedi, à Marseille, en détention. Elle a ainsi suivi les réquisitions de l'avocat général lors de l'audience qui s'est tenue ce matin.
"Les faits sont graves et avérés, cet homme a menti", a réagi Me Jacques Preziosi, l'avocat d'Hedi, à l'issue du délibéré. "La profession devrait se débarrasser de ceux qui jettent du discrédit sur elle", a-t-il également estimé.
«J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise»
Le policier de 35 ans a pris la parole ce jeudi matin durant l'audience. Il a reconnu pour la première fois avoir utilisé son lanceur de balle de défense (LBD) durant l'intervention qui a conduit aux graves blessures d'Hedi, 21 ans. Le fonctionnaire a raconté, qu'au moment des faits, il a "vu deux individus encapuchés" faire "demi-tour". "Puis j’ai vu des mouvements de bras. L’un a pris la fuite, un autre a armé son bras poing fermé pour jeter un projectile sur les policiers. À ce moment-là, j’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise", a-t-il détaillé. "Lors de mon tir, je n’ai absolument pas visé la tête".
Quatre policiers ont été mis en examen dans cette enquête, pour "violences volontaires ayant entrainé une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours", aggravées par trois circonstances, car "commises en réunion", "avec usage ou menace d'une arme" et "par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions". Les trois autres fonctionnaires ont été laissés libres sous contrôle judiciaire. L'incarcération de ce policier de 35 ans a provoqué une vague de grogne dans les rangs de la police nationale, et notamment des arrêts maladie en série partout en France et un service minimum appliqué par des milliers d'agents.