Le vendredi 19 janvier 2024 à 19:38 - MAJ vendredi 19 janvier 2024 à 21:05
Les trois policiers jugés pour l'interpellation de Théo Luhaka, grièvement blessé à l'anus par une matraque le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ont été condamnés ce vendredi à des peines allant de trois mois de prison avec sursis à 12 mois de prison avec sursis pour l'auteur du coup de matraque, par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
L'avocat général avait requis ce jeudi trois ans de prison avec sursis, à l'encontre de Marc-Antoine C., 34 ans, le policier auteur du coup de matraque. Poursuivi pour des violences volontaires ayant entraîné "une mutilation ou infirmité permanente" sur la victime, avec les circonstances aggravantes de sa qualité de personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme et en réunion, il a été condamné à douze mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer sur la voie publique et de porter une arme pendant cinq ans. Les jurés n'ont pas retenu que le coup de matraque avait entraîné une infirmité permanente.
Des peines de trois mois de prison avec sursis ont été prononcées à l’encontre de ses collègues Jérémie D. et Tony H. pour violences volontaires. Jusqu’à trois ans de prison avec sursis avaient été requis à leur encontre.
C’est parce que Théodore Luhaka garde des séquelles irréversibles de son interpellation, il y a sept ans, que les policiers se sont retrouvés devant une cour d’assises pendant deux semaines. Au niveau administratif, d'éventuelles sanctions disciplinaires seront prononcées "à l'issue de l’instance judiciaire", a fait savoir la Préfecture de police de Paris, avant le procès.
Dans un communiqué, le syndicat Unité SGP Police FO indique qu'il espérait "légitimement un acquittement" des trois policiers "qui sont intervenus dans des conditions difficiles le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois".
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Condamnation de nos collègues dans l’affaire Théo pic.twitter.com/HXq0RNa5mz
— UNITÉ SGP POLICE (@UNITESGPPOLICE) January 19, 2024
"Ni la qualification de viol, abandonnée dès le début de l'instruction, ni l'infirmité n’ont été retenues, excluant le crime dont notre collègue a été souillé pendant 7 ans", souligne l'organisation, qui précise avoir "été le seul syndicat en première ligne depuis le premier jour", dans cette affaire.