Le lundi 5 juin 2023 à 19:53
Deux hommes ont été condamnés à des peines de prison ferme ce lundi, suite à l’agression de Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macron, durant une manifestation contre la réforme des retraites à Amiens (Somme). Un troisième prévenu a été relaxé.
Florian C., 20 ans, et Yoann L., 34 ans, ont respectivement écopé de vingt-quatre et trente mois de prison, dont douze et quinze mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Les deux hommes, décrits comme marginaux et déjà condamnés pour violences et agressions, étaient jugés pour "violences en réunion". Les deux hommes se trouvaient en détention provisoire depuis les faits, et devaient initialement être jugés le 17 mai, mais leurs avocats avaient demandé un délai supplémentaire pour préparer la défense. Un placement derrière les barreaux justifié par le président du tribunal par le risque "de réitération des faits".
Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, directeur de la célèbre chocolaterie fondée par son arrière grand-père, avait été agressé devant son domicile le 15 mai. La victime, qui voulait "défendre la vitrine de son magasin, déjà visée à plusieurs reprises", s'est vu attribuer une incapacité totale de travail (ITT) de quatre jours suite à cette agression.
Jusqu'à quatre ans de prison avaient été requis
Le procureur de la République d'Amiens, Jean-Philippe Vicentini, a condamné cet acte de violence, affirmant que "dans la démocratie, on doit parler, on ne peut pas cogner". Il a ainsi requis jusqu'à quatre ans de prison ferme à l'encontre des accusés. "Que serait-il devenu de Jean-Baptiste Trogneux si le voisin n'était pas intervenu ?" s'est interrogé le procureur. Il a qualifié le mobile de l'agression d'"odieux", voyant dans ces actes un "prétexte pour libérer une violence qui n'a pas de limites".
L'affaire a suscité une grande indignation dans le monde politique. Emmanuel et Brigitte Macron ont apporté leur soutien à Jean-Baptiste Trogneux, dénonçant "des actes insupportables et inqualifiables", ainsi que la "lâcheté" des auteurs. Maître Franck Delahousse, l'avocat de Jean-Baptiste Trogneux, a également dénoncé la violence gratuite de cette agression. Son client a réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts, exprimant le souhait que "cela ne se reproduise jamais".
Quatre autres personnes interpellées dans le cadre de cette affaire ont été relâchées après leur garde à vue. Une adolescente de 16 ans, également poursuivie, doit être jugée ultérieurement par un juge des enfants.