Le mercredi 11 octobre 2023 à 18:46 - MAJ mercredi 11 octobre 2023 à 20:39
Le délibéré a été rendu ce mercredi soir dans le procès de l'attentat de Magnanville. Mohamed Lamine Aberouz a été reconnu coupable de complicité et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté de 22 ans, par la Cour d’assises spéciale de Paris, qui a suivi les réquisitions du ministère public.
Âgé de 30 ans, Mohamed Lamine Aberouz, seul accusé dans ce procès, était jugé pour complicité dans l'assassinat du couple de policiers Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing à leur domicile de Magnanville (Yvelines), en juin 2016.
Tout au long du procès, l'accusé a nié les faits. "Le nom de la personne qui a permis l'irréparable ce jour-là, c'est Larossi Abballa, seul, et personne d'autre", a-t-il notamment lâché. "Ce n'est pas aujourd'hui en condamnant un innocent que (...) ce crime sera atténué. Rien ne sera réparé et ça ne fera que détruire des familles supplémentaires".
Une «trace ADN pure»
Mohamed Lamine Aberouz, ami d'enfance du terroriste qui s'est renvendiqué du groupe État islamique (EI), était jugé pour "complicité d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique", "complicité de séquestration de mineur" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". La présence d’une "trace ADN pure" de l’accusé au domicile des victimes, "signe de façon irrévocable la complicité de Mohamed Lamine Aberouz dans les crimes commis par Larossi Abballa", qui a été abattu lors de l'assaut par les policiers du RAID, a indiqué une représentante du parquet lors d'un réquisitoire.
Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée sous les yeux de son fils de trois ans, juste après être rentrée à son domicile. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant de police au commissariat des Mureaux, a été poignardé alors qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui. Mortellement blessé de neuf coups de couteau, il a tout juste eu le temps de donner l'alerte avant de succomber.
"C'est une décision parfaitement juste et fondée, à la mesure des faits abjects de nature terroriste perpétrés, qui a été rendue ce jour", écrit le syndicat Unité SGP Police FO, qui s'était constitué partie civile, dans un communiqué. "Justice - et non vengeance - a été rendue".
"Réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans, tel est le verdict de la cours d’assises spéciale de Paris. Nous pensons forts à la famille et aux proches qui, eux, ont pris réellement perpétuité", réagit Éric Henry, délégué national du syndicat Alliance Police Nationale.